Le taux de suivi de la grève entamée dimanche dans les établissements scolaires (lycées, collèges et primaires) a été jugé "minime" par le ministère de l'Education nationale, alors que l'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation (UNPEF) et le syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (SNAPEST) l'ont qualifié de "considérable". Ainsi, le responsable de la communication au ministère de l'Education national, Fayçal Haffaf, évoque un taux de suivi de cet appel à la grève de deux jours reconductibles d'environ 11%, alors que le SNAPEST, l'un des deux syndicats ayant appelé à cette grève, avance un taux national global de 63,64%. La majorité des enseignants du cycle primaire se sont rendus "normalement" dans leurs établissements à l'exception d'un nombre "réduit" ne dépassant pas les 11%, a déclaré M. Haffaf à l'APS, précisant que dans les lycées, les cours se sont déroulés "le plus normalement", sans enregistrer de perturbations. "Nous étions étonnés de la décision prise par ces deux syndicats d'entamer un mouvement de grève, parce qu'il n'était pas prévu qu'ils recourent à ce genre d'action au moment où un climat de dialogue et de concertation s'est installé entre la tutelle et le partenaire social", a souligné ce responsable. Les deux syndicats avaient indiqué que la décision de débrayage avait été adoptée suite à une réunion tenue entre leurs représentants et ceux de la tutelle qui s'est terminée "sur de simples promesses verbales" de la tutelle et "sans aucun résultat palpable" concernant leurs revendications notamment la révision du statut particulier, jugée par la tutelle "au-delà de ses prérogatives". M. Haffaf a rappelé que la tutelle a tenu ses engagements concernant la prise en charge des revendications des syndicats, notamment, la classification des enseignants du cycle secondaire et la promotion automatique des enseignants dans leur carrière professionnelle, ajoutant que le ministère s'est engagée à œuvrer auprès des secteurs concernés pour traiter les défaillances constatées dans le statut particulier des travailleurs de l'éducation. L'UNPEF a relevé, dans un communiqué, que le mouvement de grève a touché toutes les wilayas du pays, avec un taux dépassant les 50%, ajoutant que l'arrêt de la protestation est tributaire de l'intervention du Premier ministère "pour satisfaire les revendications pressantes du syndicat". "Cela nous évitera de recourir à des séances de rattrapages des cours en faveur des élèves dans le cas où la grève se poursuit", a précisé l'UNPEF. Le SNAPEST a regretté, de son coté, dans un communiqué, le recours à la grève malgré "les perturbations qui peuvent en découler et ses effets irréparables sur la scolarisation des enfants". Il a qualifié la situation du secteur de l'éducation de "désastreuse", appelant les pouvoirs publics à répondre aux revendications des travailleurs, notamment, la révision du statut particulier, le droit à la promotion ainsi que l'intégration des enseignants du technique en comptabilisant leurs années d'expérience. Parmi les revendications soulevées par ces deux syndicats figurent, également, la prime de zone pour les enseignants des wilayas du sud et des hauts plateaux, ainsi que le droit au logement.