Il ne se passe pas un jour sans qu'un dramatique accident vienne allonger la rubrique des faits divers.Si pour les pouvoirs publics le coupable tout désigné est le facteur humain, les conducteurs, eux, ne se disent jamais coupables. Tout revient, selon eux, aux routes pleines de sillons et à la circulation catastrophique due à un manque de planification. Les conducteurs, le plus souvent agités et mécontents de tout ou rien, ne respectent pas le code de la route. On croise quotidiennement quelqu'un brûler un feu rouge ou franchir la ligne continue.Mehadji, chauffeur de taxi à Sidi Bel Abbès, dit que personne ne respecte la priorité. «Tout le monde se précipite sans raison et ne règle son problème qu'en usant d'insultes et d'injures.» Les femmes restent les meilleures conductrices parce qu'elles respectent le code de la route, mais elles sont souvent mal considérées par les conducteurs hommes. Yasmine dit qu'elle trouve de la peine à circuler librement en ville et en hors agglomération. «Ils m'insultent parfois ou ne me cèdent jamais le passage. Ils ne peuvent jusqu'à l'heure actuelle accepter qu'une femme conduise.» Mohamed, 55 ans et une expérience de 30 ans de conduite, dit que les premiers coupables sont les auto-écoles. Ces dernières sont soupçonnées de mal former les candidats au permis. Pour lui, le permis de conduire a été surtaxé pour décourager les futurs conducteurs. «Des solutions extrêmes qui renseignent sur l'incapacité des concernés à trouver des parades plus appropriées afin de mettre fin à cette tragédie quotidienne», continue-t-il. La situation est telle que les accidents de la circulation sont devenus maintenant un problème national. L'inconscience des jeunes conducteurs est aussi un facteur très important, car ils ne se soucient de rien et conduisent n'importe comment. Djamel, 22 ans, affirme qu'il ne supporte pas de tomber dans un embouteillage, et une fois dedans il fait tout pour s'en sortir. «Une fois, j'ai dû dépasser dix véhicules sur un passage de pas plus de deux mètres», clame-t-il fièrement. Enfin, en attendant que les solutions sur papier soient mises en application, les terroristes du bitume circulent toujours.