La révision du code de la route décidée récemment par les pouvoirs publics risque de ne pas avoir l'effet escompté. Ce n'est pas la première fois que le ministère des Transports tente de revoir les choses, sans que cela génère un quelconque résultat positif. La sonnette d'alarme a été maintes fois tirée compte tenu du chiffre grandissant des accidents de la route et de son lot de victimes. Après une «offensive» contre les écoles de formation des futurs conducteurs, coupables aux yeux des autorités de tout ce qui se produit sur nos routes, le cap a été mis sur d'autres niveaux de contrôle. Il s'agit, entre autres, de l'opération de contrôle technique des véhicules, source de certains accidents, notamment en ce qui concerne ceux de transport public. La solution a été dictée par l'évaluation faite par les services concernés. Une évaluation qui désigne le facteur humain comme cause principale du drame routier. Il est ainsi établi qu'une grande partie des accidents de la route a été engendrée par le non-respect du code de la route. D'autres voix n'hésitent pas à dire que l'environnement routier est pour quelque chose dans ce phénomène. Ces voix évoquent en effet la qualité des routes où la signalisation et l'éclairage sont parfois défaillants. La dernière mesure consiste en la mise en application d'une loi plus dissuasive. Elle vise à ramener les millions de conducteurs à un respect du code sous peine de de sévères sanctions. La nouvelle réglementation est effective depuis le 1er février. Très coercitive dans son esprit, elle pèche incontestablement par son manque de pédagogie. Les pouvoirs publics sont-ils convaincus que la pédagogie ne servira pas à grand-chose à ce niveau ? Possible. Que faudrait-il donc faire pour freiner ce phénomène ? Des observateurs notent que la bataille de la sensibilisation, qui a été ratée par le ministère ainsi que par les administrations, contribuera à l'amélioration de la situation. Il est ainsi relevé que cette nouvelle réglementation n'a pas été accompagnée de la vulgarisation et de la sensibilisation dont elle a besoin. D'autres soulignent que les chances de succès d'une nouvelle législation se vérifient par le degré de respect de la loi par les citoyens. Il est dès lors dit que le préalable à un tel résultat serait de rétablir la confiance entre l'individu et le respect de la réglementation. Il faut manifestement que le citoyen, qu'il soit conducteur, piéton ou gérant d'une auto-école, croie en l'utilité de respecter la loi. Atteindre ce niveau de confiance est possible sans même les interventions, souvent en grande pompe, de l'administration, si cette dernière se résout à l'idée d'accomplir sa tâche. Personne n'attend en effet de nos administrations qu'elles innovent en matière de gestion. Qu'elles veillent juste au respect des lois qu'elles sont censées protégées ! A. Y.