Le président ukrainien Viktor Ianoukovitch a annoncé la tenue d'une élection présidentielle anticipée, à l'issue de négociations avec l'UE, l'opposition et la Russie pour une sortie de crise. Il a ajouté que le processus de formation d'un gouvernement d'unité nationale allait débuter. Le président ukrainien a en outre accepté un retour à la Constitution de 2004 qui réduit les pouvoirs présidentiels au profit du gouvernement et du Parlement. Il s'agit de concessions majeures après le bain de sang la veille dans le centre de Kiev et la réforme constitutionnelle promise par le président ukrainien est l'une des revendications majeures de l'opposition. La présidence ukrainienne a auparavant annoncé qu'un accord a été trouvé avec l'opposition, l'UE et la Russie, sans autre détail. Des propos tempérés par les Européens. Ceux-ci affirmaient tabler sur la signature ce vendredi d'un accord "temporaire" prévoyant une réforme constitutionnelle d'ici à septembre, et la tenue d'élections présidentielle et législatives à une date restant à fixer. L'opposition réclame encore des modifications, avait indiqué un diplomate européen haut placé. Mais des échanges de tirs se poursuivaient dans les rues de Kiev, selon les autorités ukrainiennes. La police affirme dans un autre communiqué que "des participants impliqués dans les troubles de masse ont ouvert le feu sur des agents de police et tenté une percée en direction de l'enceinte du parlement". Elle a précisé ensuite que les policiers avaient riposté. La police ne dit pas si ces échanges de coups de feu ont fait des victimes. Quelque 75 personnes ont été tuées dans des affrontements dans la capitale depuis mardi, selon les autorités. Washington hausse le ton Dans ce contexte, Washington a haussé le ton, menaçant de prendre des sanctions contre "les gouvernants responsables des violences", un message transmis par le vice-président Joe Biden directement au président Viktor Ianoukovitch. Le secrétaire d'Etat John Kerry a appelé à la fin des violences et "aux morts insensées". Les Etats-Unis ont d'ores et déjà interdit de visa une vingtaine de hauts cadres officiels ukrainiens. Les ministres européens des Affaires étrangères ont eux décidé jeudi de priver de visas et de geler les avoirs de responsables ukrainiens.