De nouveaux affrontements ont eu lieu hier entre les communautés mozabite et arabe au niveau de la place Souk Lahteb, dans la ville de Ghardaïa. A l'origine de ces accrochages, une attaque au moyen de pierres de deux bus appartenant aux Mozabites, où plusieurs blessés ont été enregistrés. Les Béni M'Zab qui ne cessent de dénoncer les provocations et les attaques dont ils font l'objet ont décidé de réagir et de défendre leurs quartiers, encouragés notamment par «le laxisme des unités de la Gendarmerie nationale déployés sur les lieux» depuis le début des douloureux évènements à la fin décembre 2013, où 5 morts ont été déplorés. Selon des sources bien informées, le premier bus d'étudiants a été attaqué dans la matinée, au niveau du quartier dit Aïn Lobo, majoritairement habité par des Arabes. Ces derniers veulent interdire le passage de bus appartenant à des Mozabites dans leur quartier, ainsi que celui des motos, un moyen de transport très usité par les Mozabites. Cette agression a été suivie par une deuxième au niveau de Souk Lahtab, mais «la passivité de la Gendarmerie nationale», pourtant fortement déployée dans les quartiers des ibadites explique leur colère. Ils estiment qu'ils ne sont pas «protégés», d'où l'initiative de prendre les choses en main. Les choses ont donc pris une autre tournure. Une grande foule a envahi les lieux des deux parties antagonistes. Fort heureusement, la gendarmerie est intervenue pour disperser les mécontents. Notons que plusieurs bus appartenant à la communauté mozabite ont été caillassés depuis le mois de février. Les chauffeurs sont obligés de faire de longs détours pour éviter les agitateurs et atteindre leur destination pour ne pas être victimes d'une attaque.