A la faveur des travaux d'aménagement qui sont toujours en cours de réalisation, les routes intérieures de la forêt de Bouchaoui ont été retapées et la signalisation routière refaite. L'affluence était au grand jour, vendredi en début d'après-midi, dans la forêt de Bouchaoui, dans la commune de Chéraga. Les visiteurs ont investi tous les espaces accessibles au public de la forêt. L'endroit est en fait redevenu fréquentable à la faveur du beau temps notamment. Désormais, des centaines de familles algéroises préfèrent passer leur journée du vendredi dans ces bois fortement surveillés par les gendarmes. En prévision du grand rush de l'été, l'établissement qui gère la forêt est en train de faire exécuter un programme d'entretien des lieux. Une partie du projet a déjà été réalisée. Il s'agit du réaménagement des principales voies d'accès. Les routes indispensables à la circulation automobiles ont été goudronnées à nouveau. Ainsi, les crevasses ne gênent plus la circulation des voitures. Entre temps, des équipes d'ouvriers s'activent à dégager la route qui relie le centre-ville de Bouchaoui à la forêt. Un dense buisson a poussé des deux côtés de la chaussée, ralentissant ainsi le flux de la circulation. Les travaux en cours consistent à arracher les herbes sauvages et à scier toutes les branches d'arbres qui pourraient gêner le passage des voitures. Dans la forêt elle-même, les familles se sont installées à leur guise. Pour avoir accueilli des milliers de personnes, les bois se sont transformés en grande foire. Les cris des enfants et les rires des femmes fusent de partout. «Cela fait longtemps qu'on n'est pas venu ici. Je ne m'attendais pas à voir tout ce monde», a affirmé Dalila, une fonctionnaire qui est venue avec sa petite famille en quête d'air frais. La dame habite le centre-ville de Bouchaoui. «J'ai gardé une mauvaise image de l'endroit. Finalement, c'est ma cousine qui a pu me convaincre d'y retourner», dit-elle. Les visiteurs se rassemblent presque par classes sociales. Les plus nantis se sont permis de louer des tables et des chaises. L'ensemble (une petite table avec quatre chaises) coûte 300 DA la journée, selon les jeunes locataires. Les visiteurs peuvent toutefois louer une seule chaise à 50 DA. Ceux qui rechignent à payer préfèrent s'asseoir sur des pierres ou des morceaux de bois quand ils ne ramènent pas avec eux des nattes. La présence d'un grand nombre de personnes a beaucoup favorisé la multiplication des petits commerces. L'odeur des cacahouètes grillées est partout. En plus des cacahouètes, les jeunes vendeurs proposent des boissons, notamment les jus et l'eau minérale. Aux enfants, ils proposent toute une gamme de jouets. S'ils ne jouent pas au cache-cache, ou au football, les bambins font des tournées à cheval à raison de 100 DA la tournée. Pour compléter ce tableau, la forêt gagnerait à être dotée d'un réseau de collecte des déchets solides. Faute de corbeilles, des visiteurs laissent sur place des cartons ou des sachets en plastique.