La Banque de l'agriculture et du développement rural (Badr) et la Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA) ont décidé de suspendre toutes les opérations de recouvrement des crédits octroyés aux agriculteurs, suite à la décision d'effacement prise par le président de la République le 28 février. C'est ce que nous a révélé hier le délégué général de l'Association des banques et établissements financiers (Abef), Abderahmane Benkhalfa. Agissant aux décisions du ministère des Finances, les deux établissements ont suspendu, en effet, toutes les opérations de recouvrement et de poursuites judiciaires contre des agriculteurs et éleveurs ayant contacté des crédits bancaires pour financer leurs projets. La mise en œuvre de ces dispositions constitue, selon notre source, une première étape dans le processus d'effacement des dettes des agriculteurs et éleveurs, dont le montant a été estimé, pour rappel, à plus de 41 milliards de dinars. «Aujourd'hui, on peut considérer que le travail a été lancé. Les actions de recouvrement ont été bloquées au niveau des banques», a tenu à faire part le délégué général de l'Abef. La Badr à elle seule avait octroyé des crédits d'un montant de 24 milliards de dinars. La Caisse nationale de mutualité agricole a, quant à elle, accordé 17 milliards de dinars de crédits. En procédant à la suspension des actions de justice et de mise en demeure, les banques attendent aujourd'hui les liquidités du Trésor public, désigné par les autorités du pays pour le rachat des dettes des agriculteurs et éleveurs. Sur ce point, le secrétaire général de l'Union nationale des paysan algériens (UNPA), Mohamed Alioui, a annoncé à notre quotidien que les pouvoirs publics vont intégrer cette décision dans le cadre du projet de loi de finances complémentaire 2009. Des textes réglementaires sont également prévus pour spécifier les catégories et les exploitants concernés par l'effacement de la dette.