Le président de la Chambre d'agriculture est monté au créneau pour dénoncer le retard dans l'application de la décision d'effacement des dettes des agriculteurs. Mohand Cherfi Ould El Hocine a pointé du doigt la banque Badr qui est, selon lui, à "l'origine de ce retard". La banque en question a mis en place une panoplie de "conditions", a-t-il déclaré sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale et qui ont fait que les choses "traînent encore". L'opération d'effacement, poursuit-il, "n'a pas encore commencé alors que le chef de l'Etat a pris la décision il y a cinq mois". Une décision "salutaire" qui vise à "relancer le secteur de l'agriculture". "Le président de la République, dit-il, a une longueur d'avance et sur les syndicats et sur l'administration qui n'ont pas réussi à répondre à temps pour exécuter cette décision". Il affirme, par ailleurs, que des agriculteurs dans certaines wilayas comme Béjaïa, sont "toujours poursuivis en justice par la banque Badr qui tergiverse sur le dossier". "L'opacité entoure ce dossier", dira encore le président de la Chambre d'agriculture qui évoque au passage des filières "exclues de cette mesure" tels "le forage de puits, les chaînes d'abattage et les chambres de froid alors que le président de la République a été clair en disant que tous les agriculteurs sont concernés". Il déplore également le fait de ne pas être associé au même titre que l'Union des paysans algériens pour "donner un avis". Au niveau de la Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA) les choses "avancent mieux", a-t-il affirmé. La situation est "meilleure" et le dossier est "bien pris en charge". La CNMA qui a accueilli "favorablement la décision d'effacement de la dette", précise-t-il, traite actuellement "50 000 dossiers qui concernent des crédits octroyés depuis 2000". Si la décision du président de la République venait à être appliquée par les banques, le secteur de l'agriculture "amorcera à coup sûr un nouveau départ". L'agriculture, dira-t-il, a besoin de "financement qui doit être défini dans une politique" d'autant que l'épargne est "insuffisante". La raison pour laquelle le président de la Chambre d'agriculture préconise de mettre le crédit bancaire "au centre de la politique de relance". Une relance qui passe surtout par la "formation et le rajeunissement puisque 431 000 agriculteurs ont plus de 50 ans". Enfin, il estime que "l'agriculture irriguée est le seul moyen pour augmenter la production". A titre d'exemple "1 million d'hectares irrigués peut régler le problème de l'importation des céréales". Abdelghani M.