La situation en Ukraine suite à la réunification de la Crimée et de la Fédération de Russie a été avant-hier au centre d'un entretien téléphonique entre le président russe Vladimir Poutine et la chancelière allemande Angela Merkel, selon le service de presse du Kremlin. "La situation consécutive à la réunification de la Crimée et de la Fédération de Russie a été évoquée. Quant à la crise en Ukraine, les deux parties se sont dites satisfaites par la décision de mandater dans ce pays une mission de surveillance de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE)", stipule le communiqué. Mme Merkel et M. Poutine ont en outre réaffirmé leur volonté de poursuivre le dialogue, notamment au niveau des experts. Sachant qu'hier, l'ex-commandant de la Marine ukrainienne Denis Berezovski a été nommé commandant adjoint de la flotte russe de la mer Noire sur décision du ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou, en déplacement de travail en Crimée. Le contre-amiral Berezovski a prêté serment au peuple de la Crimée, hostile aux nouvelles autorités de Kiev, le 2 mars dernier, soit 14 jours avant le référendum sur l'adhésion de la Crimée à la Fédération de Russie.
Kiev réduit les livraisons d'électricité de la Crimée La réduction par l'Ukraine de l'alimentation en électricité de la Crimée constitue une forme de chantage, la république autonome n'ayant pas de dette envers Kiev, considère le premier vice-premier ministre criméen Roustam Temirgaliev. "La réduction des livraisons d'électricité constitue une tentative entreprise par Kiev d'utiliser la Crimée pour faire chanter la Fédération de Russie. Nous n'avons pas de dette. Il n'y aucune raison de nous couper le courant", a indiqué le responsable. Selon M. Temirgaliev, la Crimée s'attendait à un tel scénario. "Nous réduirons la consommation, mais ceci ne créera aucune catastrophe, ni crise. Dans le pire des cas, nous introduirons des horaires d'alimentation en électricité, en fonction d'un planning. Un mois et demi sera suffisant pour résoudre la majeure partie du problème", a expliqué le responsable. La réduction de l'alimentation de la péninsule en électricité est le dernier moyen de pression sur les Criméens dont Kiev dispose. Dimanche, Kiev a divisé par deux l'alimentation en électricité de la république de Crimée, qui a proclamé la semaine son indépendance par rapport à l'Ukraine et est entrée au sein de la Fédération de Russie. Certaines régions se sont trouvées privées de courant. Kiev a expliqué ces coupures par un accident sur une ligne à haute tension. Un changement de pouvoir ayant toutes les caractéristiques d'un coup d'Etat s'est produit en Ukraine le 22 février dernier. La Rada suprême (parlement) a destitué le président Viktor Ianoukovitch, réformé la constitution et fixé l'élection présidentielle anticipée au 25 mai. M.Ianoukovitch a déclaré qu'il avait quitté le pays sous la menace de persécutions, mais qu'il restait le président légitime de l'Ukraine. Moscou conteste la légitimité des nouvelles autorités du pays. Peuplée en majorité de russophones, la république autonome ukrainienne de Crimée a refusé de reconnaître les nouvelles autorités de Kiev et proclamé son indépendance vis-à-vis de l'Ukraine et la réunification avec la Russie au terme d'un référendum du 16 mars où 96,7% des habitants de la péninsule ont appuyé cette décision. La Russie et la Crimée ont signé le traité sur le rattachement de la république de Crimée et de la ville de Sébastopol à la Fédération de Russie le 18 mars dernier. Kiev a protesté, en le qualifiant d'"annexion" de la Crimée par la Russie, soit de rattachement forcé de la péninsule.