La décision de ne pas signer l'accord d'association avec l'Union européenne était bonne, a affirmé hier Viktor Ianoukovitch, victime d'un coup d'Etat mené par des extrémistes soutenus par les Etats-Unis d'Amérique et des pays européens. «Même aujourd'hui, je suis profondément persuadé qu'une autre décision ne pouvait être adoptée et ce, indépendamment de celui qui aurait été président ukrainien à cette période précise. Une telle position serait contraire aux intérêts nationaux de l'Ukraine. C'est pourquoi je n'ai pas signé cet accord», a déclaré Ianoukovitch dans une interview accordée aux chaînes de télévision APTN et NTV. Et d'ajouter que la réaction au refus de signer cet accord était trop émotionnelle. Ianoukovitch a avoué qu'il ne pouvait même s'imaginer que des contradictions sur cette question auraient pu encourager des actions radicales. «La tenue hâtive d'une élection présidentielle en Ukraine risque de déstabiliser encore plus la situation et de diviser la société», a estimé hier sur la chaîne russe de télévision indépendante Dojd Viktor Ianoukovitch, clamant sa légitimité en tant que président ukrainien. «Après une réforme constitutionnelle, il faudra organiser soit des élections législatives, soit une élection présidentielle. Toute hâte lors de la prise de décision sur la tenue d'une présidentielle mènera à l'ultérieure déstabilisation de la situation en Ukraine, alors que toute déstabilisation dans ces conditions recèle des risques énormes de division au sein de la société, voire des risques d'éclatement éventuel de l'Etat», a déclaré Ianoukovitch. Et d'ajouter que l'Ukraine, en tant que pays, était en train d'éclater. En outre, l'Ukraine subirait des pertes économiques colossales en cas de sortie de la Communauté des Etats indépendants, affirment les experts qui ont participé à une vidéoconférence Moscou-Astana-Erevan-Kiev organisée par RIA Novosti sur le thème «L'avenir de la CEI : avec ou sans l'Ukraine?». Dans ce contexte de crise, les membres du groupe ultranationaliste Pravy Sektor (Secteur droit) poursuivent leurs préparatifs pour mener des activités extrémistes en Ukraine, lit-on dans un communiqué du Département de l'information et de la presse du ministère russe des Affaires étrangères. «Nous avons appris que les commandos du Pravy Sektor se sont installés dans leur résidence secondaire pour y poursuivre leurs préparatifs d'actions extrémistes», a indiqué la source commentant la situation en Ukraine. Un membre du mouvement Pravy Sektor a ouvert le feu lundi au centre de Kiev, blessant trois personnes. Les militants du mouvement avaient antérieurement refusé de déposer leurs armes dans le cadre d'une campagne de désarmement volontaire des civils lancée par le ministère de l'Intérieur.