Depuis plusieurs années, les instances internationales du sport continuent à livrer une guerre sans merci au dopage. Grâce à une politique ferme et rigoureuse, appuyée par des moyens budgétaires énormes, ces instances ont réussi à porter un sérieux coup à ce fléau. Ainsi, la multiplication des contrôles inopinés aidés par les nouvelles techniques de dépistage et les sévères mesures disciplinaires prises à l'encontre des sportifs contrôlés positifs lors des compétitions notamment dans la discipline du cyclisme commencent à décourager les tricheurs. Mais c'est indéniablement l'introduction du passeport biologique, le 1er janvier, qui marquera à coup sûr une avancée décisive dans la lutte contre le dopage.Et l'Algérie dans tout ça ? Certes, notre pays a décidé d'aller en guerre contre le dopage en participant par exemple, l'année dernière, avec ses voisins maghrébins à la création d'un organisme régional de lutte contre ce fléau sous l'égide de l'Agence mondiale antidopage (AMA). Mais cela suffira-t-il à atténuer la gravité du phénomène chez nous, lorsqu'on sait que c'est l'importance de la compétition qui détermine l'ampleur du recours au dopage. En effet, le fait que la plupart des sportifs algériens ne fassent pas partie de l'élite mondiale, cela les laisse en retrait par rapport aux nouvelles exigences en matière de contrôle antidopage. On raconte par exemple que certains athlètes s'adonnent à cette pratique malsaine durant les entraînements ou les meeting régionaux juste pour décrocher les fameux minima leur donnant droit à une participation à une compétition majeure. Ce stratagème affaiblit par conséquent le dispositif national mis en place jusque-là pour la prévention du dopage, qui plus est ne dispose déjà d'aucune mission réelle de surveillance médicale à l'égard de nos athlètes. En attendant une évolution en la matière, certains de nos athlètes ne se privent pas du luxe de recourir de temps à autre à un petit «shoot» juste pour la gloire. Et quelle gloire.