Les instances sportives internationales mènent une guerre sans relâche et sans répit contre le dopage, un fléau qui prend des proportions alarmantes au fil des années, notamment dans certaines disciplines comme le cyclisme, l'athlétisme, la natation et l'haltérophilie. «Une guerre est déclarée entre les laboratoires qui confectionnent secrètement les produits dopants et les laboratoires d'analyses et de recherche. Le nouveau code antidopage de l'AMA constitue toutefois une révolution. Ce code est entré en vigueur le 1er janvier 2009», nous dira le docteur Mohamed Soltani, président de la commission médicale du Comité olympique algérien (COA). Afin de diversifier les moyens de dépistage, jusqu'alors centrés sur les contrôles urinaires, de nouveaux procédés sont adoptés, dont le fameux «passeport biologique» qui permet un suivi des analyses sanguines. Ce projet novateur est destiné à détecter indirectement l'usage de substances ou de méthodes dopantes. Le passeport sanguin se fonde sur l'observation d'évolutions anormales des données biologiques individuelles. Il permettra ainsi de détecter plus facilement les produits dopants qui échappent aux méthodes de détection classiques en instaurant un suivi sanguin individualisé. Le passeport biologique marque un tournant dans la lutte contre le dopage dans le sport. Lorsqu'un profil présente des variations anormales, il doit être soumis de manière anonyme à un panel d'experts indépendants qui regardent l'ensemble du portrait pour estimer si ces variations sont la preuve d'un recours au dopage. La plus grande réussite, c'est l'adoption par toutes les instances sportives internationales de ce code mondial antidopage. La FIFA est la dernière instance à l'adopter alors que la Fédération internationale de cyclisme est la première à se lancer dans l'aventure du passeport biologique. «Le passeport biologique», une révolution Dans le nouveau code, l'on trouve une clause qui demande une aggravation des sanctions dans les cas de dopage organisé ou l'utilisation de substances dopantes à de multiples reprises.«Les sanctions ont été durcies et alourdies. La sanction minimale est de deux ans et la maximale est la radiation à vie. C'est valable pour tous les pays et pour toutes les disciplines sportives. La nouveauté de taille est l'obligation faite aux champions de transmettre leur programme et lieux d'entraînement pour qu'ils n'échappent pas aux contrôles. Par le passé, les tricheurs se dopaient avant les compétitions. C'est pour cette raison que certains ont avoué à la fin de leur carrière avoir triché alors qu'ils n'ont jamais été contrôlés positifs lors des compétitions internationales. Chez nous, par exemple, l'on procède aux contrôles juste avant les compétitions importantes, tels les Jeux olympiques, méditerranéens, africains ou panarabes», souligne le docteur Soltani. Aujourd'hui, mentir sur un lieu d'entraînement ou obstruer une enquête est considéré comme un facteur aggravant pouvant mener à une suspension du sportif pour une durée de quatre ans. Les contrôles manqués à répétition constituent, eux aussi, une violation des règles antidopages. Dans les sports collectifs, tel le football, si plus d'un joueur est sanctionné pour dopage, l'équipe peut également être sanctionnée. Il existe notamment la possibilité de retrait de points.