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En visite à Murcie, Mohamed Abdelaziz appelle Bruxelles à geler le «statut avancé» concédé au Maroc Pillage des richesses naturelles du Sahara occidental
Le président de la RASD, qui a eu une série d'entretiens avec les autorités locales qu'il a tenu à remercier pour leur soutien à la cause sahraouie, tente de sensibiliser à travers son appel les gouvernements du sud de l'Union européenne, dont l'Espagne, sur l'exploitation des richesses naturelles du territoire sahraoui, qui entretiennent des relations de coopération étroite avec le royaume alaouite, notamment dans le secteur de la pêche. L'Espagne, qui totalise plus de 90% des licences de pêche accordées par le Maroc aux pêcheurs européens, à la suite de l'accord passé avec l'UE, ferme les yeux sur les activités des chalutiers andalous dans les eaux territoriales sahraouies. Pourtant, les Nations unies ont fait observer que ces activités étaient contraires à la légalité internationale, le Maroc ne possédant pas de titre de souveraineté sur l'ancienne colonie espagnole, donc pas de droit de disposition sur ses richesses naturelles. C'est ce que le président Abdelaziz a plaidé hier auprès des institutions locales qui dans leur ensemble, en Espagne, soutiennent le droit à l'autodétermination au Sahara occidental.En plus de la réaction de l'ONU, les gouvernements des pays de la mer du Nord ont interdit à leurs entreprises d'avoir des activités économiques ou commerciales sur le territoire sahraoui tant que le Sahara occidental n'aura pas un statut, son statut définitif. Des entreprises pétrolières danoises ont ainsi rompu les contrats qu'elles avaient passés avec Rabat sur la prospection pétrolière dans le Sahara occupé. Le Parlement européen et les nombreuses organisations humanitaires ont fait campagne dans le même sens. En Espagne, ancienne puissance coloniale du territoire sahraoui, plus d'une fois, les partis de gauche et nationalistes et jusqu'au Parti populaire, principale force d'opposition, ont demandé au ministre des Affaires étrangères du gouvernement socialiste du président Zapatero de dire si le «statut avancé» signé entre l'UE et le Maroc s'appliquait au Sahara occidental. En interpellant à ce sujet M. Moratinos, députés et sénateurs savent très bien que c'est ce qui a le plus plaidé pour un statut avancé avec le Maroc, le premier pays à qui l'UE concède ce privilège. Beaucoup de journaux avaient remarqué l'enthousiasme avec lequel le chef de la diplomatie espagnole avait, en octobre 2008, annoncé l'adhésion des 27 à une initiative dont il aura été l'inspirateur principal, comme il le fut aussi pour le «plan d'autonomie marocain» pour le territoire sahraoui. «Cet accord, qui ouvrira la voie à une relation privilégiée entre l'UE et ce pays maghrébin, voisin et ami, intégré dans la politique européenne et associé, qui aura une relation différente avec l'UE où il pourra aspirer à tout, sauf à faire partie des institutions de l'UE, ce que j'ai personnellement toujours soutenu», avait déclaré alors à la presse le chef de la diplomatie espagnole. Par cet accord, le Maroc accédera aux moyens de communication de l'UE sous l'optique d'une politique régionale et de cohésion avec l'UE. En revanche, la question de savoir si ce statut avancé concerne le Sahara occidental est restée floue à dessein. Des pressions se font actuellement au plan international pour protéger les droits de l'homme au Sahara occidental — comme vient de l'exiger le Parlement européen — mais également ses ressources naturelles. C'est ce que le président sahraoui est en train de plaider en Espagne.