Après la fermeture du bloc d'exploitation de la station urbaine, les usagers, les transporteurs eux-mêmes, les agents de sécurité et les voyageurs ont transformé les arrêts en urinoirs.La gare routière de la ville de Zéralda est en passe de devenir un dépotoir à ciel ouvert. Cela fait plusieurs mois que le bâtiment d'exploitation de la gare n'est plus en service. Un litige opposant l'APC au gérant privé de la station aurait causé la paralysie de toutes les activités abritées dans cette structure. Ainsi, les boutiques, les sandwicheries, les taxiphones et les toilettes sont devenus inaccessibles aux voyageurs, aux transporteurs et aux agents de sécurité de la station. Les gens qui la fréquentent, surtout les transporteurs et les agents de sécurité, peuvent se passer de plusieurs services qui étaient disponibles dans le bâtiment d'exploitation, mais pas des toilettes. Construite sous forme de soucoupe volante, la structure tient lieu actuellement de vespasienne gratuite. La partie la moins visible de la gare a été la plus sollicitée par les personnes en besoin d'un coin pour se soulager. Résultat : la porte d'entrée de la pizzeria La Charmante (fermée) par exemple est repoussante à cause de fortes odeurs nauséabondes d'urine qui s'y dégagent. En face de La Charmante, une décharge sauvage a été constituée. Les ordures sont incinérées sur place. A côté de La Charmante toujours, un bus de transport de voyageurs, qui n'est visiblement plus en usage, a été abandonné. En parallèle, une entreprise, qui a construit une trentaine de locaux à usage professionnel à proximité de la gare, a trouvé dans les arrêts un coin idéal pour entreposer son matériel. Des dizaines de madriers se trouvent en fait entassés dans un angle. Si le rez-de-chaussée du bâtiment d'exploitation est transformé en urinoir, la passerelle qui donne sur le premier étage depuis la rue est devenue quant à elle une pissotière. En empruntant la passerelle, le visiteur est vite agressé par des odeurs écœurantes. Faute d'être utilisée et entretenue, le pont a été abandonné aux herbes sauvages. Devant l'entrée scellée de la soucoupe volante, des arbustes ont poussé comme des champignons. Dans les arrêts, le trabendo se développe à la faveur de la fermeture des boutiques. Des jeunes, munis de tablettes, proposent un tas de produits à la vente. Toujours dans les arrêts, plus précisément derrière l'aire de stationnement des bus desservant la localité de Bousmaïl (Tipaza), un projet est en cours de réalisation. Une clôture métallique sépare l'atelier du reste des arrêts. A en croire des transporteurs, il s'agirait de la construction de locaux commerciaux. Interrogés sur la nature de ce chantier et les raisons de la fermeture du bloc d'exploitation, les agents de sécurité se montrent avares en paroles. «Il faut voir avec l'APC», indiquent-ils. Nos tentatives de joindre justement le premier responsable de la «baladiya» n'ont pas abouti.