Des médecins spécialistes qui ont pris part, samedi, à la 14ème journée de néphrologie organisée par le Centre hospitalo-universitaire de Tizi-Ouzou, ont insisté sur l'importance de développer la greffe d'organes dont le rein, à partir de donneurs cadavériques. Cette rencontre scientifique qui a permis de faire un point de situation sur l'évolution de la transplantation rénale en Algérie et au CHU de Tizi-Ouzou, en particulier, a été l'occasion, pour les participants, de souligner la nécessité de franchir une nouvelle étape dans cette procédure, en pratiquant le prélèvement d'organes sur les victimes de morts violentes, tel que les accidents de la circulation, ou des personnes en état de mort cérébrale. Le Pr Brahim Boulassel, chef de service Médecine légale au CHU de Tizi-Ouzou, a indiqué que le nombre des insuffisants rénaux est en augmentation en Algérie tandis que celui des greffons reste bas. "Une pénurie d'organes qui s'est aggravée ces 15 dernières années", a-t-il précisé, observant qu'actuellement les transplantations rénales effectuées se font à partir de donneurs vivants apparentés. Ce spécialiste estime que le retard accusé en matière de prélèvement d'organes sur cadavres s'explique par "une insuffisance organisationnelle puisque l'encadrement juridique et religieux existe", rappelant que l'Algérie a été l'un des premiers pays musulmans à promulguer, en 1972, une Fetwa assez explicite autorisant cette démarche. A ce propos M. Sellami, de la direction des affaires religieuses, a observé que l'Islam, qui encourage les fidèles à sauver et à préserver la vie humaine, stipule clairement que "quiconque fait revivre une personne doit être considéré comme ayant fait revivre l'humanité entière" (S5 V 32) et que le don d'organes est considéré comme "un acte de charité courant pour la personne décédée". Le Pr Abbès Ziri, DG du CHU de Tizi-Ouzou, a rappelé que "cet établissement de santé compte organiser sa première greffe rénale à partir d'un donneur cadavérique au courant de cette année". Pour cela, il est prévu, entre autres, la mise en place d'une table opératoire de prélèvement d'organes sur des personnes en état de mort encéphalique, d'une banque d'organes, l'acquisition de produits de conservation et l'instauration d'un circuit de communication fluide entre les différents services (réanimation, urgences, médecine interne….).