Les prix du pétrole progressaient lundi en cours d'échanges européens en raison des tensions en Ukraine, après un référendum en faveur de l'indépendance dans l'est du pays, mais la hausse restait limitée grâce aux garanties offertes par l'Arabie saoudite sur le niveau de l'offre. Vers 10H00 GMT (12H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin valait 108,38 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 49 cents par rapport à la clôture de vendredi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance valait 100,39 dollars, en hausse de 40 cents. Le brut de référence européen progresse pour la première fois en trois jours suite aux nouvelles craintes concernant la situation ukrainienne, qui pourrait perturber l'approvisionnement de brut en provenance de la Russie, ont souligné les analystes de Saxo Bank. Les séparatistes pro-russes du bassin du Donbass dans l'est de l'Ukraine ont en effet revendiqué dimanche un oui massif à l'indépendance. Cette consultation est qualifiée de farce par Kiev et l'Occident. La Russie a de son côté annoncé lundi qu'elle allait respecter la volonté des Ukrainiens de l'Est, tout en insistant sur la nécessité d'un maintien du dialogue avec Kiev. Entretemps, les tirs et détonations ont repris tôt lundi à Slaviansk, bastion de la rébellion armée, encerclé par les forces ukrainiennes qui y mènent une vaste opération militaire depuis le 2 mai. La hausse des cours reste toutefois limitée car le marché pense que le niveau de l'offre restera garanti après des promesses de l'Arabie saoudite en ce sens. Les craintes d'une perturbation de l'approvisionnement de pétrole en raison du conflit en Ukraine ont été quelque peu apaisées par une déclaration du ministre saoudien du pétrole Ali al-Naimi, qui a indiqué qu'il était prêt à fournir plus de pétrole en cas de pénurie causée par ces tensions, a souligné Chloe Bradley, analyste du cabinet Inenco. L'Arabie saoudite exporte actuellement environ 9,6 millions de barils par jour mais affirme avoir la capacité de fournir jusqu'à 12,5 millions de barils par jour, a-t-elle souligné. Une nouvelle hausse des prix du Brent pourrait être limitée compte-tenu d'un important rebond de la production des pays hors OPEP, ainsi que d'une perspective plus favorable pour l'offre de l'OPEP et d'une absence d'accélération de la croissance de la demande mondiale de pétrole, estiment par ailleurs les analystes de Bank of America Merrill Lynch.