Les cours du pétrole ont fini en baisse à New York et à Londres avant-hier, fragilisés par un indicateur chinois décevant, peu encourageant pour la demande en brut, en dépit de la recrudescence des violences dans l'Est ukrainien. Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en juin a cédé 28 cents à 99,48 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin a fini à 107,72 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en recul de 87 cents par rapport à la clôture de vendredi. Les cours du pétrole ont été minés par l'annonce dans la nuit d'une nouvelle contraction en avril, pour le quatrième mois consécutif, de la production manufacturière en Chine, selon un indicateur de la banque HSBC. Ces chiffres confirmaient les inquiétudes liées au ralentissement de la deuxième économie mondiale et du deuxième consommateur de pétrole de la planète, après les Etats-Unis. Deux jours avant un rapport hebdomadaire sur les réserves de brut dans le pays, l'anticipation d'une nouvelle hausse des réserves, d'essence notamment, en pleine situation d'abondance de l'offre pétrolière aux Etats-Unis, a accentué la tendance baissière, a relevé Bob Yawger, de Mizuho Securities. Les réserves du premier consommateur d'or noir de la planète ont atteint 399,4 millions de barils la semaine dernière dans le pays, leur plus haut niveau depuis 1931 en données mensuelles. Le WTI a pourtant entamé la séance en hausse, se hissant au-dessus du seuil des 100 dollars en début d'échanges, en raison d'une nouvelle escalade des violences dans la crise ukrainienne. Mais, après la montée des prix vendredi, en raison des craintes sur la crise ukrainienne, le fait que les prix soient à nouveau sur la défensive en ce début de semaine montre que la montée des tensions a été conforme aux attentes du marché, a relevé Tim Evans, de Citi Futures. De nouveaux combats faisaient rage lundi dans la périphérie du bastion insurgé pro-russe de Slaviansk, à l'est de l'Ukraine, faisant au moins quatre morts et une trentaine de blessés. Ces nouvelles violences faisaient craindre un scénario de guerre civile, alors que les Occidentaux tentent de relancer le dialogue avec la Russie, qui affirme s'inquiéter pour la paix en Europe. Ces heurts ont un double effet sur les prix du brut, a aussi remarqué John Kilduff, de Again Capital. D'un côté, ils font craindre des perturbations dans les exportations énergétiques russes, mais de l'autre, ils inquiètent les investisseurs qui anticipent leur impact économique néfaste en Russie mais aussi en Europe, a-t-il expliqué. Environ 30% des importations de gaz et de pétrole européennes proviennent de Russie. Les prix du Brent à Londres ont aussi été minés par l'anticipation du retour progressif du pétrole libyen sur les marchés internationaux. Une première cargaison devrait partir dès la fin de cette semaine, selon des analystes.