Les autorités de Damas ont affirmé que la France et l'Allemagne veulent interdire aux Syriens résidant dans ces pays de voter dans leurs ambassades pour l'élection présidentielle du 3 juin. Le ministère syrien des Affaires étrangères a affirmé dans un communiqué que les gouvernements français et allemand «empêchent les Syriens résidant sur leur territoire de voter». «La France (...) mène une campagne de presse hostile en rejetant cette élection. Elle a informé officiellement notre ambassade à Paris de son opposition à la tenue de cette élection sur le territoire français, y compris à l'ambassade syrienne», a indiqué le ministère dans un communiqué publié par l'agence Sana. Cette décision française «entre dans le cadre du soutien apporté par la France aux terroristes en Syrie (...) en vue de la détruire», ajoute le communiqué. Le ministère syrien accuse également l'Allemagne d'«avoir rejoint les pays qui tentent d'entraver la présidentielle en Syrie. Elle soutient, finance et arme les groupes terroristes en vue de détruire la Syrie». «Il n'est pas étonnant que ces pays aient pris la décision d'interdire aux citoyens syriens résidant sur leur territoire d'exercer leur droit constitutionnel en votant dans l'ambassade de leur pays», ajoute Damas. Le ministère souligne que «c'est au peuple syrien seul de décider de la légalité» de cette élection et «de la personne qui le dirigera dans la prochaine étape». La campagne électorale pour la présidentielle du 3 juin a débuté dimanche en Syrie. Il s'agit de la première élection présidentielle depuis plus de cinquante ans en Syrie, M. Assad et son père Hafez, ayant été nommés à l'issue de référendums. Bachar al-Assad y affrontera Maher al-Hajjar, un député indépendant longtemps membre du Parti communiste, et Hassan al-Nouri, un homme d'affaires qui a été membre d'une formation de l'opposition. La Présidence a appelé dans un communiqué les Syriens à «exprimer leur opinion pour n'importe lequel des candidats en toute transparence et liberté en déposant leur bulletin dans l'urne le jour du vote». Le texte appelle également à respecter le calendrier de la campagne, louant un processus électoral «civilisé» et «pluraliste». Le président Assad a placé sa campagne sous le slogan «Ensemble», et a lancé une page Facebook qui a déjà plus de 65 000 fans, un compte Twitter avec près de 1000 followers et un compte Instagram. Dans le centre-ville de Damas, des dizaines de pancartes, affiches et énormes banderoles représentant le drapeau national, portant le slogan «Ensemble», et signés de Bachar al-Assad, sont apparues. Les photos du président sont omniprésentes. «Bachar al-Assad, notre choix unique», pouvait-on lire sur d'autres banderoles placardées par l'un des partis du Front national progressiste (FNP, coalition emmenée par le Baas au pouvoir). «Notre Bachar, nous n'acceptons d'autre président que toi, nous t'avons choisi, tu as notre loyauté», pouvait-on également lire sur des pancartes, ou tout simplement «On t'aime», sous un portrait de Assad souriant. Mayada, une mère de famille de 55 ans, qui habite le quartier populaire de Baramké, assure : «Il faut que les autres comprennent qu'il s'agit de notre pays et que c'est notre Président. Nous ne voulons pas d'autre que lui. Ceux qui sont à l'étranger sont à l'origine de notre problème.»