89,7% des personnes ayant pris part au référendum sur le statut politique de la région ukrainienne de Donetsk (Est) ont voté pour son indépendance par rapport à Kiev, a annoncé hier la commission chargée de la tenue du scrutin. «89,7% des électeurs se sont prononcés en faveur de l'indépendance, et 10,19% ont voté contre. Cela peut être considéré comme le résultat définitif», a fait savoir le chef de la commission électorale Roman Liaguine. Le coprésident de la République populaire de Donetsk Denis Pouchiline a pour sa part indiqué que la région pourrait statuer sur son indépendance «dans les prochaines heures». Un référendum organisé par les partisans de la fédéralisation de l'Ukraine a eu lieu dimanche 11 mai dans les régions de Donetsk et de Lougansk. Les résidents locaux ont été invités à répondre à une seule question : Soutenez-vous l'acte d'indépendance des républiques populaires de Donetsk et de Lougansk respectivement? La Russie va respecter la volonté des populations La Russie a annoncé hier qu'elle allait respecter la volonté des Ukrainiens de l'Est au lendemain du oui massif à un référendum séparatiste ouvrant la voie à une partition du pays, tout en insistant sur le dialogue avec Kiev. «Nous respectons à Moscou l'expression de la volonté des populations des régions de Donetsk et Lougansk», a déclaré le Kremlin hier dans un communiqué. Moscou a ajouté compter désormais sur un dialogue entre les régions séparatistes et Kiev. Par ailleurs, le président ukrainien Viktor Ianoukovitch, victime d'un coup d'Etat, a demandé à Kiev de retirer immédiatement ses troupes et ses mercenaires du sud-est de l'Ukraine. Selon Ianoukovitch, le nombre de victimes parmi les civils a déjà dépassé 300 personnes. Ianoukovitch estime que les participants au référendum au sud-est de l'Ukraine ont voté pour l'indépendance parce que la patience de la population de ces régions a déjà atteint ses limites. La Douma (chambre basse du Parlement russe) examinera aujourd'hui un projet d'appel aux Parlements et organisations parlementaires du monde en raison du risque de catastrophe humanitaire en Ukraine, a annoncé hier à RIA Novosti le chef du Comité de la Douma pour la CEI Leonid Sloutski. Selon lui, les députés russes «appellent les parlementaires du monde à faire tout leur possible pour mettre fin à la violence massive et éviter la catastrophe humanitaire imminente en Ukraine». «Des millions de citoyens ukrainiens sont devenus les otages de la junte de Kiev et des victimes potentielles de violations massives des droits de l'homme», ne pouvant plus compter sur leur sécurité personnelle, estiment les parlementaires russes. Le Parti des régions dénonce l'opération militaire Le Parti des régions (opposition ukrainienne) a exprimé ses vives protestations face à l'opération militaire menée dans l'est et le sud de l'Ukraine, lit-on dans un communiqué du parti publié hier. «Le Parti des régions exprime sa protestation contre le massacre de personnes perpétré dans les régions de l'est et du sud du pays et exige d'arrêter immédiatement l'opération qui a déjà emporté plus d'une centaine de civils innocents», indique le parti dont est issu le président déchu, Viktor Ianoukovitch, écarté du pouvoir en février dernier. Le Parti des régions appelle les autorités de Kiev à «engager immédiatement des négociations avec les manifestants du sud-est du pays en vue d'«assurer l'unité de l'Ukraine» et «l'avenir du peuple ukrainien».