La Palme d'or du 67e Festival de Cannes a été attribuée au Turc Nuri Bilge Ceylan pour "Winter Sleep". Le palmarès récompense aussi Jean-Luc Godard pour "Adieu au langage" et une coproduction suisse, "Les Merveilles". "Winter Sleep" est une longue dissection psychologique d'un sexagénaire qui règne en maÎtre sur un village d'Anatolie. "Cette année, c'est la centième année du cinéma turc, c'est une très belle coïncidence", a dit le réalisateur en recevant sa palme des mains d'Uma Thurman et Quentin Tarantino. Il succède au palmarès à "La Vie d'Adèle" d'Abdellatif Kechiche. Coproduction italo-germano-suisse, "Le Meraviglie" (Les Merveilles) d'Alice Rohrwacher, a remporté le Grand Prix. Le film décrit comment l'irruption d'un jeune délinquant et d'une émission télévisée change la vie d'un couple d'apiculteurs en quête de pureté, vivant avec ses quatre filles en marge de la société. Jean-Luc Godard a pour sa part reçu le prix du jury pour "Adieu au langage", une récompense qu'il partage avec "Mommy" du Québécois Xavier Dolan. Habitué de la Croisette, le cinéaste franco-suisse n'avait jusqu'ici jamais été primé à Cannes. Il avait affirmé il y a une semaine qu'il ne souhaitait pas obtenir de prix et avait refusé de venir à Cannes. Le prix du scénario a été remis aux Russes Andreï Zviaguintsev, également réalisateur, et Oleg Negin pour "Leviathan", qui dénonce la corruption et un Etat omnipotent. Le film raconte le destin d'un garagiste, Kolia (Alexeï Serebriakov), qui mène une vie paisible dans une petite ville au bord de la mer de Barents, dans le nord de la Russie, avec sa deuxième femme et son fils né d'un premier mariage. Les prix d'interprétation sont quant à eux allés à Julianne Moore pour son rôle d'actrice hollywoodienne hystérique et sur le déclin dans "Maps to the stars" du Canadien David Cronenberg. Chez les hommes, c'est le Britannique Timothy Spall qui a été récompensé pour son rôle dans "Mr Turner", de Mike Leigh.