Le plan d'action du gouvernement qui doit être soumis dimanche au parlement est segmenté principalement autour du programme sur la base duquel a été réélu, le 17 avril dernier, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. La référence au programme du président de la République est clairement soulignée dans le texte du gouvernement qui s'en inspire très largement et en fait l'essentiel de son action. Il ressort au travers de la mouture du programme que la sécurité et la stabilité nationales constituent la quintessence de la démarche politique que le gouvernement envisage de mettre en œuvre. Cette démarche est centrée autour d'un axe important aux yeux du gouvernement. Il s'agit de la réconciliation nationale, comme vertu à cultiver pour éviter que des déchirements, comme ceux engendrés par la tragédie nationale, ne viennent, de nouveau, fissurer le tissu social. Pour ce faire, le gouvernement, tout en s'engageant à "poursuivre la mise en œuvre de la démarche de la réconciliation nationale", marque sa fermeté à faire face à toute atteinte à la vie et aux biens de la collectivité nationale. Plus explicitement, le gouvernement exprime sa magnanimité à travers sa politique de la main tendue aux "enfants égarés" qui ont pris les armes mais dit, dans le même temps, poursuivre sa détermination de faire face à toute atteinte "avec la force et la rigueur de la loi". Le programme établit, par ailleurs, une forte corrélation entre les objectifs de stabilité et de sécurité et le contexte régional et international, caractérisé par des périls de plus en plus menaçants sur la sécurité des Etats. Les "risques potentiels" que pourrait induire une dégradation de l'environnement régional et la "complexité" qui caractérise les évolutions externes nécessitent, pour le gouvernement, un effort collectif de tous "les acteurs de la vie nationale" pour éloigner le pays des ondes négatives que produisent les situations conflictuelles notamment dans le voisinage immédiat. Cet appel que le gouvernement adresse à l'ensemble des composantes nationales, qualifié de "contribution volontaire et solidaire" tend, dans son segment relatif à la constitution, à "consacrer une plus grande convergence" autour des enjeux essentiels avec pour finalité d'élaborer une "Constitution consensuelle".
Un taux de croissance de 7% pour 2015/2019 Détaillant les objectifs politiques à atteindre, le gouvernement inscrit en tête des priorités de l'agenda politique à concrétiser sérieusement au plan de la pratique, l'enracinement de la "démocratie participative", aux côtés de "l'indépendance de la justice", de "l'amélioration de la qualité de la gouvernance", de "l'éradication de la bureaucratie" et de "la lutte contre la corruption". Cette démarche politique est couplée à une approche économique, bâtie sur le développement de la sphère productive nationale pour ne plus compter exclusivement sur les ressources tirées de la vente des hydrocarbures. Concrètement, cette approche devrait se traduire, pour le gouvernement, par une "diversification de l'économie, fondée sur la modernisation et l'extension du tissu industriel et du potentiel agricole". Articulée autour de la "promotion de l'investissement", qui doit voir un amendement de la loi dans le sens de plus grandes facilitations, l'approche vise également à promouvoir le tourisme pour aller vers une plus grande "promotion de la croissance et de l'emploi". Encourageant une politique de rigueur budgétaire, le gouvernement entend aussi accompagner sa politique de promotion de l'investissement, dans les différents secteurs, par une "rationalisation de la dépense publique et des soutiens de l'Etat". En termes chiffrés, l'action économique du gouvernement entre 2015 et 2019 cible un taux annuel de croissance de 7% à l'effet de réduire le chômage et d'améliorer les conditions de vie des citoyens. Au plan des transferts sociaux, le gouvernement place au premier rang de ses objectifs, la poursuite de l'amélioration des indicateurs du développement humain dans un "souci d'amélioration constante du niveau de vie de la population" en tenant, particulièrement, compte des équilibres à assurer au niveau national pour éviter les disparités régionales. Enfin, se disant résolument tourné vers une perspective de modernisation des règles de fonctionnement de l'économie nationale, le gouvernement déclare encourager la "formation du capital humain" pour assurer le maximum d'efficacité, de rendement et de compétitivité à l'appareil de production national.