L'Algérie, à l'instar des autres pays du monde, fête aujourd'hui la Journée internationale de l'enfance. En Algérie, où la déperdition scolaire constitue un véritable problème avec le chiffre effarant de 500 000 enfants qui quittent l'école chaque année, le travail est interdit aux mineurs, mais dans nombre de chantiers, des enfants sont employés sans aucune protection sociale. L'enfance, en Algérie, fait surtout face à un autre danger, à savoir celui des enlèvements. Plusieurs affaires de ce genre ont été enregistrées ces derniers mois, suscitant l'indignation de l'opinion nationale et provoquant une véritable psychose. Il est à rappeler que l'ampleur a été telle que le Premier ministre Abdelmalek Sellal avait ordonné de mettre en place une série de mesures «rapides» contre les enlèvements d'enfants, après le récent assassinat de deux garçons à Constantine. «L'action du gouvernement doit s'articuler autour de la sensibilisation, de la prévention et du traitement judiciaire ‘'ferme'' et ‘'rapide'' contre les auteurs de ces crimes», avait souligné Abdelmalek Sellal qui présidait un conseil interministériel regroupant les ministres de l'Intérieur, de la Justice et de la Santé ainsi que des représentants de la police et de la gendarmerie. L'Algérie enregistre en moyenne un enlèvement d'enfant par jour. Le commissaire divisionnaire, chef du bureau national de la protection de l'enfance et de la délinquance juvénile à la direction générale de la Sûreté nationale, avait révélé, il y a quelque temps, que pas moins de «276 cas de rapts d'enfants ont été enregistrés en 2012 à travers le territoire national», notant que 80% des cas de disparition d'enfants sont des fugues pour des problèmes familiaux, un échec scolaire, une mésaventure ou autres. Par ailleurs, les demandes de recherches dans l'intérêt des familles enregistrées par les services de police pour l'année 2012 ont atteint le nombre de 538 cas dont 292 filles. Comparativement à 2011, où il y avait eu 609 cas, l'on relève une baisse de 71 cas, soit un taux de 11,65%. En outre, 3587 enfants ont été victimes de coups et blessures volontaires en 2011. En 2012, ce chiffre a légèrement baissé, totalisant 3463 cas. Pour les abus sexuels et les mauvais traitements, ils étaient respectivement de 1728 et 628 cas en 2011, alors qu'en 2012, ils étaient de l'ordre de 1737 et 470 cas, est-il rappelé. Sur quelque 276 individus impliqués dans des enlèvements en 2013, cette année, 50% sont âgés de moins de 25 ans, note-t-on d'autre part. En 2013, les services concernés ont traité plus de 200 cas de kidnappings à travers le pays, doit-on rappeler. Parmi les 276 individus impliqués dans ces rapts, 50% sont âgés de moins de 25 ans, avait précisé un bilan établi par la gendarmerie nationale. 187 de ces ravisseurs ont entre 18 et 30 ans. D'autre part, la majorité des ravisseurs interpellés font souvent partie de bandes de malfaiteurs en quête de gain facile. Certains cas traités par les enquêteurs de la Gendarmerie nationale ont démontré qu'il s'agit aussi de cas intrinsèques de pédophilie. La pédophilie, ce mal dont beaucoup de pays souffrent, est en train de prendre de l'ampleur dans la société algérienne. Le plus édifiant des exemples sur ce phénomène qui commence à s'implanter de manière très inquiétante en Algérie est celui de Constantine, où, en mars 2013, deux petits enfants, Haroun et Ibrahim, ont été enlevés par deux jeunes ravisseurs connus pour être de dangereux criminels, avant que ces derniers n'en abusent sexuellement et ne les assassinent.