La pénurie de protoxyde d'azote, un produit anesthésiant, est toujours d'actualité. Si certains médecins anesthésistes affirment la disponibilité du produit au niveau des services d'anesthésie, d'autres soutiennent carrément le contraire. A l'hôpital de Beni Messous d'Alger, on nous a signifié hier la disponibilité du fameux anesthésiant. «A notre niveau, aucun problème ne se pose sur cette question», déclarera un médecin du service de chirurgie générale. Notre interlocuteur reconnaîtra toutefois qu'à un certain moment, «nous avons eu le problème d'approvisionnement de protoxyde d'azote mais actuellement, ce produit est disponible à notre niveau et les interventions se font d'une manière tout à fait normale». Le professeur Djedjli de l'hôpital Mustapha Pacha a, par contre, affirmé que «la majorité des hôpitaux nationaux connaît une pénurie sans précédent du protoxyde d'azote. Ce gaz, utilisé comme anesthésiant, se fait rare dans les services de chirurgie depuis plus d'une année». A la question de savoir les causes de cette pénurie, notre interlocuteur dira qu'«il faut poser la question aux concernés». D'autres médecins qui ont requis l'anonymat, avancent, quant à eux, que «cette pénurie ne date pas d'aujourd'hui. Elle dure depuis le jour où la filiale de Saidal qui fabriquait le protoxyde d'azote a été rachetée par une société allemande de l'industrie gazière».Dans certains hôpitaux, les malades attendent parfois plus de deux semaines pour pouvoir se faire opérer. Et l'approvisionnement des hôpitaux en protoxyde d'azote n'est pas pour demain. Car la pénurie s'est accentuée ces derniers temps et il faut du temps pour pouvoir approvisionner en ce produit toutes les structures sanitaires du pays. Interrogé sur cette question, le directeur de la communication du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Salim Belkessam, nous a déclaré que «l'unique entreprise nationale de production des gaz industriels à usage médical connaît de sérieuses difficultés qui se sont répercutées négativement sur la production de ces gaz, notamment le protoxyde d'azote. Cette situation a engendré une tension très vive d'une manière générale au niveau d'un grand nombre d'hôpitaux». Il a ajouté dans ce cadre que «les mesures qui ont été prises ont permis d'atténuer cette tension et permettront très rapidement un retour à la normale». Il a précisé, par ailleurs, que «si cette entreprise qui a été rachetée par la société allemande ne se ressaisit pas, les pouvoirs publics seront amenés à prendre des mesures pérennes à même d'assurer la disponibilité permanente des gaz industriels produits par cette entreprise utilisés dans différents secteurs de la santé». Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a opté pour l'importation de grandes quantités de ce produit. La même source indique que le ministre de la Santé, Saïd Barkat, s'engage à récupérer et à nationaliser l'entreprise nationale qui produit le gaz industriel à usage médical afin d'éviter les coupures d'approvisionnement de ce produit.