La cueillette des olives tire à sa fin, avec une récolte et un rendement en huile d'olive que l'on estime exceptionnels. La fin de cette activité laborieuse est le prélude à une autre qui entre en scène : la taille en l'occurrence. La taille, faut-il le souligner, est toute une science, un art. Tailler n'est pas prendre une scie, des ciseaux et une hache et couper à tout va les branches des oliviers. C'est de savoir quoi tailler, quelle partie de l'arbre est concernée par l'émondage. Généralement, l'on élague un olivier pour l'aérer et le débarrasser des branches mortes. Il y a aussi des branches que l'on appelle en kabyle ivulgan qui sont, en fait, des branches qui croissent verticalement, en prenant racine du milieu de l'olivier. Ces excroissances sont superflues et n'ont pas de rendement, donc il faut les couper. Il faudra aussi émonder les branchages qui gêneraient les arbres au moment de la floraison car, lorsqu'il vente, les branches se frottent entre elles et les fleurs tombent en exubérance. Les tailleurs habiles et expérimentés des oliviers se comptent, de nos jours, sur les doigts d'une main. Cette science, que nos aïeuls maîtrisaient d'une manière admirable, est en plein déclin, voire en voie de disparition. Trop peu de jeunes à présent connaissent les secrets et les techniques de la taille, car les jeunes générations sont peu portées sur l'agriculture, notamment l'oléiculture. D'ailleurs, peu d'entre les jeunes font la cueillette des olives. C'est la «désertion». Donc, pour qu'un jeune apprenne la taille, il lui faudra, naturellement, s'y intéresser, alors que le constat tend vers le contraire. C'est ce qui fait que cette pratique salvatrice pour les oliviers tend à disparaître. Actuellement, ce sont les vieux qui perpétuent cette activité, léguée par leurs grands-parents. Sur un autre registre, si la taille est cruciale pour la pérennité de l'olivier et sa production, il n'en demeure pas moins que les branches émondées et laissées en place constituent une menace pour ces arbres. En effet, beaucoup de tailleurs ne se donnent pas la peine de brûler les branches élaguées, qu'ils laissent malheureusement aux alentours des oliviers. En été, ces déchets combustibles peuvent être à l'origine des incendies. Il existe, malheureusement, des champs d'olivier qui ne sont pas entretenus par leurs propriétaires, qui, dès qu'ils terminent la récolte, décampent sans se donner la peine de tailler leurs arbres qui, ils le savent pourtant, ne donneront que ce qu'on leur a donné.