L'indigence en matière de structures hôtelières est flagrante à Annaba où l'on ne compte que 14 établissements classés offrant à peine 1700 lits. Pour une wilaya touristique, la réalisation de nouveaux hôtels ne peut que réjouir les promoteurs du tourisme, un créneau porteur ne cesse-t-on pas de clamer. Maintenant qu'une panoplie de mesures incitatives visant à donner une nouvelle dynamique au secteur du tourisme est en vigueur, plusieurs opérateurs économiques de la région de Annaba s'apprêtent à investir, en force, dans le créneau. Il faut croire que la mise en exploitation récente du complexe Sabri et la fréquentation plus que satisfaisante de l'hôtel Majestic ont fini par convaincre les plus réticents que le tourisme est un créneau porteur. Plusieurs dossiers d'investissement dans l'hôtellerie grand standing sont, en effet, à l'étude au niveau de l'Agence nationale de développement du tourisme (ANDT). Cinq d'entre eux ont obtenu un accord de principe de la part de cette agence pour la réalisation d'établissements de divers standings, d'une capacité d'accueil cumulée de 400 lits. C'est surtout la convention cadre relative aux facilités d'accès aux crédits pour l'investissement dans l'hôtellerie, théoriquement en vigueur depuis 2005, et la mise à niveau du parc hôtelier existant qui ont encouragé ces investisseurs à être plus entreprenants, d'autant que cette convention a été élargie à deux autres institutions bancaires. Aussi, l'accès au foncier touristique, à l'intérieur des zones d'extension touristique (ZET), est devenu de plus en plus fluide et facile. Des capacités d'accueil minimes Toutes ces actions serviront de base à la stratégie nationale de développement du tourisme, qui devra s'étaler, à l'horizon 2010, si ce n'est à 2025, comme le préconise le programme initié par le département de Cherif Rahmani. Cette stratégie se propose d'asseoir une politique d'Etat basée sur l'adhésion de l'ensemble des institutions directement ou indirectement impliquées dans la conception, le développement et la promotion des activités touristiques, a-t-on indiqué du côté de la direction du tourisme de Annaba. Les objectifs assignés à terme à cette stratégie portent essentiellement sur l'augmentation des capacités d'hébergement, la réhabilitation et la mise à niveau du parc hôtelier existant, la diversification de l'offre, l'amélioration de l'image de marque, l'insertion de la «destination Algérie» dans les circuits touristiques internationaux, l'augmentation des flux et la diversification des recettes en devises. Car, a-t-on ajouté, contrairement aux autres secteurs économiques, celui du tourisme demeure structurellement un secteur horizontal dont le développement est fortement lié à l'environnement général (moyens de communication, transport, culture, artisanat, agriculture et environnement). Larbi Méchri, directeur du tourisme de la wilaya de Annaba, se réjouit à l'avance de la concrétisation des projets. Ceux-ci, une fois mis en route, renforceront les capacités d'accueil qui manquent cruellement dans cette wilaya prétendument touristique. En effet, en matière d'établissements hôteliers, la wilaya ne compte que 42 hôtels, dont 14 classés avec une capacité d'accueil de 1637 lits et 28 autres non classés totalisant 1544 lits. Des capacités d'accueil très en deçà des besoins exprimés, il faut en convenir. Annaba a, par conséquent, besoin d'investissement sérieux dans le secteur de l'hôtellerie, si on souhaite vraiment promouvoir le tourisme dans cette wilaya aux potentialités naturelles exceptionnelles. Que représentent, en effet, les 3181 lits existants par rapport aux 81 000 que compte le secteur au niveau national, un parc que le gouvernement projette, par ailleurs, de porter à 150 000 unités à l'horizon tout proche de 2015. Ceci alors qu'une grande partie des établissements existants sont non conformes aux normes en vigueur et sont à mettre à niveau, par conséquent.