Abdel Fattah al-Sissi, élu président de l'Egypte a prêté serment hier. Le maréchal à la retraite a juré au nom de Dieu de respecter la loi et la Constitution égyptiennes devant les juges de la Cour constitutionnelle suprême et le président par intérim sortant, Adly Mansour, au cours d'une cérémonie retransmise en direct sur les chaînes de télévision égyptiennes. Abdel Fattah al-Sissi, qui jouit d'une popularité et d'une grande estime de la population égyptienne, a remporté la présidentielle des 26, 27 et 28 mai avec 96,9 % des suffrages exprimés, face à un unique rival, le leader de gauche Hamdeen Sabbahi. La participation avait été de 47,5 %. La prestation de serment devait être suivie de deux cérémonies dans des palais présidentiels. Des souverains du Golfe, le roi Abdallah II de Jordanie, le président palestinien, Mahmoud Abbas, ainsi que quatre chefs d'Etat africains, étaient attendus. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, était représenté à la cérémonie d'investiture du nouveau président égyptien par le président de l'Assemblée populaire nationale (APN), Mohamed-Larbi Ould Khelifa. Pour certains observateurs, la présence des chefs d'Etat africains à cette cérémonie est importante car elle symbolise le retour de l'Egypte à l'Union africaine où sa participation avait été gelée après la destitution du président Frère musulman Mohamed Morsi. Le président al-Sissi devra prendre en main l'Egypte confrontée à plusieurs défis. Il s'agit d'abord de rétablir la stabilité politique et sécuritaire du pays. Le sort des frères musulmans en prison ou en fuite reste une véritable préoccupation pour le nouveau chef d'Etat. L'Egypte a connu une vague d'attentats meurtriers depuis la destitution en juillet du président Frère musulman Mohamed Morsi. Ses partisans continuent à manifester notamment dans les universités. La crise économique reste également l'autre dossier très important pour le raïs, auquel il devra faire face. La croissance économique stagne autour des 2%, soit presque autant que la croissance démographique. Les IDE sont au point mort tandis que le tourisme, qui était la locomotive de l'économie, a perdu de son rôle. Ses revenus ont été divisés par deux depuis le début de la crise alors qu'il emploie quatre millions de personnes. Sans compter les pannes de courant qui frappent quotidiennement toute l'Egypte. Le gouvernement aura aussi fort à faire pour lutter contre la pauvreté. Les attentes de la population, en matière de limitation de la hausse des prix - l'inflation est de 12% - et de lutte contre le chômage, sont fortes. Le chômage touche quatre jeunes sur dix entre 20 à 25 ans, et serait passé de 9% à plus de 14% depuis le soulèvement contre l'ex-président Hosni Moubarak. Le président al-Sissi prévoit d'instaurer un contrôle des prix et un marché de produits à bas coûts dans lequel l'armée pourrait avoir un rôle. Des pays arabes frères sont prêts à soutenir le dirigeant égyptien pour faire sortir le pays de ce marasme. On peut citer, entre autres, l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, l'Algérie et le Koweït.