Le ministre français des Affaires étrangères et du Développement international, Laurent Fabius, a qualifié sa visite en Algérie d'"importante" et évoque un moment "extrêmement positif" dans les relations bilatérales. "C'est une visite qui intervient dans un climat de relations qui sont au beau fixe et à un moment extrêmement positif de nos rapports", a souligné M. Fabius lors d'une conférence de presse animée conjointement avec son homologue algérien, Ramtane Lamamra. "C'est une visite importante qui intervient après celles effectuées par le président François Hollande et le Premier ministre Jean-Marc Ayrault", a-t-il rappelé. Il a indiqué qu'il traitera, au cours de sa visite de deux jours, avec les dirigeants algériens des questions de politique générale et de sécurité, de questions économiques ainsi que des échanges humains qui sont le "terreau" des relations entre l'Algérie et la France. M. Fabius a fait part, en outre, de la "volonté" de la France de "travailler" avec l'Algérie sur la base d'un "partenariat d'exception et d'égal à égal", soulignant la volonté de la France de "baliser le futur pour pouvoir conjuguer les ambitions des deux pays". Crise au Mali: Rôle "facilitateur de l'Algérie" Répondant à une question sur le Mali, le ministre français a estimé que le dialogue entre les différentes parties dans ce pays passe par "trois canaux", à savoir la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest), le représentant spécial de président malien Ibrahim Boubacar Keita et "un canal dont l'efficacité est reconnue par les uns et les autres, qui est l'Algérie". En ce sens, il estimé l'Algérie est un "pays facilitateur", faisant allusion au séjour à Alger des mouvements du Nord du Mali pour des consultations exploratoires élargies, dans le cadre des efforts de la communauté internationale et des pays voisins du Mali visant la recherche d'une solution définitive au problème du septentrion malien. Pour M. Fabius, il s'agit de parvenir à une plateforme qui sera soumise au gouvernement malien pour faciliter la discussion (entre les différents groupes) et aboutir à un accord. Pour ce qui est de la Libye, le ministre français a évoqué "l'approche commune" de la France et de l'Algérie, soulignant qu'il est "nécessaire" que la situation se stabilise dans ce pays. Regrettant que l'intervention militaire de la France en Libye "n'ait pas bénéficié d'un suivi (de la part de la France) au temps de l'ancien président Nicolas Sarkozy", M. Fabius a estimé qu'il y a actuellement "des difficultés à mettre en place un dispositif d'intervention en Libye, du fait de la circulation des armes et la prolifération de groupes terroristes". En ce sens, le chef de la diplomatie française a souhaité la "conjugaison des efforts de la communauté internationale et des pays voisins" de la Libye pour s'unir contre le terrorisme, rappelant dans ce sens que l'Algérie avait combattu ce phénomène "toute seule". "Il faut que tous les pays qui partagent cette volonté de lutter contre le terrorisme réagissent", a recommandé M. Fabius, rappelant aussi que l'Algérie a été ciblée par une attaque terroriste de In Amenas (Tiguentourine) en janvier 2013. "C'est, en somme, nous-mêmes et tous les pays qui sont menacés (par le terrorisme)" a ajouté M. Fabius, saluant les efforts de l'Algérie pour éviter la "contagion" des pays du voisinage.