Alors que plusieurs assemblées populaires communales ont déjà procédé à l'application des différents programmes de développement local dont ils ont bénéficié pour cette année, d'autres sont privées, depuis près de deux années maintenant, du moindre projet de promotion de leurs localités. En cause, les différends de tous ordres qui opposent les membres des assemblées élues. C'est la population, celle des zones rurales notamment, qui paye la facture des conflits internes des APC. Ainsi, des citoyens se retrouvent confrontés à des situations intenables, dues au manque d'eau potable, de routes, d'électricité et de logement, sans oublier évidemment le transport, la scolarisation des enfants et le chômage. Le blocage qui persiste encore au niveau de certaines APC accentue davantage ces problèmes et ne laisse d'autres solutions aux populations que le recours à la contestation. Tous les projets sont bloqués Les APC de la wilaya de Béjaïa ont bénéficié dans le cadre des plans communaux de développement d'enveloppes financières allant de 3 à 3 ,5 milliards de centimes comme budget primitif pour l'exercice en cours 2009. Des montants qui ont été consacrés par la majorité des communes aux secteurs les plus sensibles qui touchent de près à la qualité de vie des citoyens. Il s'agit surtout de l'AEP, des travaux publics, de la santé et de l'éducation. Une grande partie des communes a déjà procédé au lancement des travaux, et ce, afin de permettre à leur population de bénéficier de ces projets dont le moins qu'on puisse dire est qu'ils contribuent à améliorer leurs conditions de vie. Cependant, il s'avère que cela n'est pas le cas pour d'autres communes qui accusent un grand retard en matière de développement. Nous citerons à ce propos les APC de Melbou, Beni Melikèche, Chemini et Souk Ouffela qui sont toujours bloquées ; celles de Oued Ghir, Timezrit et Toudja sont en crise à cause du même problème, celui du différend qui oppose les élus. Les citoyens se retrouvent ainsi otages de la politique politicienne des différents partis à la tête de ces institutions. Les budgets primitifs non encore étudiés Pis encore, en plus des projets qui n'ont pas vu le jour depuis près de deux ans, ces APC sont confrontées à des problèmes de fonds. Il s'agit des budgets primitifs qui leur ont été alloués tout récemment par l'APW et la wilaya. En l'absence d'un consensus entre les élus, la répartition de ces budgets entre les différents secteurs ne s'est pas encore faite, d'où le fait qu'aucun projet n'a été lancé. Cette situation est à l'origine des retards constatés en matière de développement local. La population interpelle les autorités Devant le statu quo qui règne encore dans ces municipalités et l'absence d'une initiative politique pour débloquer la situation, les citoyens ont exigé des autorités de wilaya d'intervenir afin de mettre un terme définitif à une telle situation et, par-là même permettre à la population de bénéficier des projets de développement décidés en leur faveur. Pour sa part, le premier magistrat de la wilaya qui a effectué des visites sur le terrain depuis sa désignation à la tête de la wilaya, a appelé les élus locaux à faire preuve de sagesse et à se remettre au travail. En attendant des jours meilleurs, les citoyens continuent de broyer du noir et de pester contre les élus qu'ils ont eux-mêmes portés à la tête des APC.