Le grand ayatollah Ali Al-Sistani, plus haute autorité religieuse chiite d'Irak, a appelé vendredi à la formation d'un nouveau gouvernement qui devra éviter les erreurs du passé, critique implicite à l'actuel Premier ministre, le controversé Nouri al-Maliki. Le grand ayatollah a appelé à la formation d'un gouvernement efficace qui soit acceptable à un niveau national (et qui) évite les erreurs du passé, a annoncé le porte parole de M. Sistani en son nom. Nouri al-Maliki est sous le feu de critiques internes mais aussi américaines, accusé d'avoir mené une politique confessionnelle qui a marginalisé la minorité sunnite et préparé le terrain à la vaste offensive menée par des insurgés sunnites depuis le 9 juin. Le président américain Barack Obama, le vice-président Joe Biden, le secrétaire à la Défense, Chuck Hagel, le général Martin Dempsey, chef d'état-major interarmées et David Petraeus, l'ex-commandant des forces armées américaines en Irak, ont appelé M. Maliki à tendre la main aux sunnites et aux Kurdes, ou l'ont vertement critiqué. Jeudi, M. Obama a estimé que les actions futures de M. Maliki pourraient déterminer le sort du pays, alors que l'idée d'un départ du Premier ministre irakien est de plus en plus évoquée. Le bloc de M. Maliki est arrivé en tête des dernières élections législatives d'avril, et le Premier ministre ne cachait pas sa volonté de se maintenir au pouvoir.