Les forces gouvernementales irakiennes se rassemblaient au nord de Bagdad vendredi en vue de lancer une contre-offensive contre les djihadistes sunnites. Dans la presse britannique, l'ancien commandant américain David Petraeus se dit favorable à des frappes ciblées contre les insurgés. Près de Samarra, où la ligne de front entre djihadistes et forces gouvernementales s'est figée à une centaine de kilomètres au nord de Bagdad, le gouverneur de la province de Tikrit, un des rares sunnites à soutenir le Premier ministre Nouri al-Maliki, a déclaré aux soldats que l'heure de la contre-attaque était arrivée. "Aujourd'hui, nous allons marcher sur Tikrit, Charkat et Ninive. Rien n'arrêtera ces troupes", a lancé Abdallah al Djibouri, selon des images retransmises par la télévision d'Etat irakienne. Tikrit est tombée entre les mains de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) peu après Mossoul, la capitale de la province de Ninive. Cela à la faveur de la progression des insurgés dans la vallée du Tigre, peuplée majoritairement de sunnites qui se sont ralliés à la cause des djihadistes pour se débarrasser du pouvoir chiite. Selon le gouverneur de la province de Tikrit, les autorités de Bagdad ont massé 50'000 hommes dans la région de Samarra, où se trouve la Mosquée d'or, un haut lieu de l'islam chiite. Mais ces informations restent pour l'heure difficilement vérifiables. Petraeus s'invite dans le débat De son côté, l'ex-commandant américain des forces armées en Irak David Petraeus se dit favorable à des frappes ciblées sur les djihadistes qui constituent selon lui une "armée terroriste", dans une interview publiée par le journal britannique "Daily Telegraph". Il a ajouté que le groupe djihadiste "semble être bien plus qu'un groupe terroriste (...) qui a acquis de larges ressources financières par le pillage de banques et autres activités criminelles". La veille, le président américain Barack Obama s'est dit prêt à mener une "action militaire ciblée et précise" en Irak, tout en appelant le chiite Nouri al-Maliki à sortir de sa logique communautariste. Le grand ayatollah Ali Al-Sistani, plus haute autorité religieuse chiite d'Irak, a quant à lui déclaré que les insurgés sunnites devaient être chassés du pays avant qu'il ne soit trop tard.