Une nouvelle vague d'attentats a secoué ce matin le pays, faisant au moins 24 morts et 212 blessés, selon un bilan de dernière minute, et ce, à quelques jours des élections provinciales du 20 avril. Ces attentats ont été commis au moyen de voitures piégées. Les 18 attentats, commis pour la plupart au moyen de voitures piégées, se sont tous produits dans la matinée, alors que les Irakiens se rendaient sur leur lieu de travail. Bagdad a été la plus durement touchée: six attentats ont fait 8 morts et 48 blessés. Une voiture piégée a fait un mort sur le parking attenant à un poste de contrôle qui mène à l'aéroport international de la capitale, une zone où les mesures de sécurité sont particulièrement importantes. Et dans le quartier central de Karrada, un autre attentat a fait trois morts en face d'un tribunal. A Touz Khourmatou, à 175 km au nord de Bagdad, trois attentats quasi-simultanés à la voiture piégée ont fait 6 morts et 60 blessés. D'autres attentats ont frappé Nassiriya, dans le sud du pays, Hilla, au sud de Bagdad, Samarra, dans la province instable de Salaheddine, Baqouba, le chef-lieu de la province de Diyala, et Tikrit dans le nord. A Kirkouk, une ville du nord que revendiquent Bagdad et la région autonome du Kurdistan, 4 personnes ont été tuées et 19 autres blessées dans trois attentats. Ces attaques n'ont pas été revendiquées mais les insurgés sunnites, dont Al-Qaîda en Irak, visent régulièrement les forces de sécurité, la communauté chiite et les responsables politiques dans l'espoir de déstabiliser les autorités. Ces nouvelles violences surviennent à moins d'une semaine des élections provinciales du 20 avril, qui doivent avoir lieu dans 12 des 18 provinces du pays. Les trois provinces kurdes ont un calendrier distinct, et celle de Kirkouk (nord) ne votera pas en raison de problèmes avec les listes électorales. Et le gouvernement du chiite Nouri al-Maliki a reporté le scrutin à Anbar (ouest) et Ninive (nord), évoquant l'instabilité dans ces deux provinces où la minorité sunnite proteste depuis près de quatre mois contre sa «marginalisation». M. Maliki est également au centre d'un conflit ouvert avec ses partenaires de la coalition gouvernementale qui l'accusent d'accaparer le pouvoir. Le scrutin, le premier depuis le départ des derniers soldats américains en décembre 2011, doit permettre de renouveler les assemblées provinciales, chargées à leur tour d'élire les gouverneurs, poste prépondérant en Irak. Le gouverneur a la haute main à la fois sur la reconstruction, les finances et l'administration de la province qu'il dirige. Plus de 8 000 candidats se disputent 378 sièges. La campagne électorale a été marquée par une recrudescence des violences. Selon des données fournies par des sources médicales et de sécurité, 14 candidats ont été tués depuis le début de l'année. Et avec 271 personnes tuées, mars a été le mois le plus meurtrier depuis août 2012.