Le secrétariat national du RCD s'est réuni, à Alger, le 20 juin, en session ordinaire. Il a eu à évaluer la situation politique du pays deux mois après la présidentielle du 17 avril 2014 qui a reconduit le statu-quo à l'origine de la crise multidimensionnelle qui menace l'avenir de la nation, selon le communiqué rendu public. Le RCD alerte l'opinion publique que la situation politique s'aggrave de plus en plus. Au plan politique, le dialogue initié par le pouvoir autour d'une énième révision de la Constitution a viré exclusivement à un défilé de clientèles confirmant ainsi son isolement au plan interne. Cela est d'autant plus vrai que même ceux qui ont répondu à l'invitation se sont vite empressés de déclarer que leur participation n'est pas une caution pour cette démarche. Sur un autre registre, l'opinion publique retiendra du plan d'action du gouvernement son refus obstiné de l'officialisation de la langue tamazight et le passage en force pour accorder aux multinationales des concessions d'exploitation du gaz de schiste pour écouler leur technologie et disposer d'un champ d'expérimentation dans le Sud du pays. Le reste de ce plan d'action ressemble à une «mercuriale» de dépenses sans cohérence. L'objectif de croissance de 7%, à l'horizon 2019, n'est ni réaliste ni crédible d'autant qu'aucun segment de développement n'est clairement identifié. Par ailleurs, le secrétariat national du Rassemblement a eu aussi à faire le bilan de la conférence pour les libertés et la transition démocratique qui s'est déroulée le 10 juin dernier. Il note que : cette conférence nationale a confirmé également l'isolement du pouvoir dans une conjoncture où ce dernier tente de racheter une crédibilité et une légitimité, par des consultations alibis autour d'un texte faisant office de projet de Constitution, à savoir que l'essentiel des partis politiques, des organisations de la société civile et des personnalités d'horizons divers était présent ou représenté à cette conférence sur la base de la lettre d'invitation et du projet de plateforme élaboré par la CLTD qui cerne les maux politiques et socioéconomiques qui rongent notre pays et propose les voies et moyens à même d'impulser le changement démocratique, bien que l'écho positif suscité dans l'opinion la plus large qui salue l'initiative et la capacité des partis politiques à transcender leurs divergences et à pouvoir engager des débats et des résolutions communes. La conférence n'a pas permis de donner suffisamment la parole aux personnalités de l'opposition, aux jeunes et aux représentants de la société civile véritables acteurs de toute transition. Aujourd'hui, l'urgence est d'encourager l'expression citoyenne multiple et redonner la parole à toutes les composantes de la société algérienne. En somme, le RCD considère que ce rendez-vous jette les jalons d'une véritable transformation de la pratique politique et s'engage à ne ménager aucun effort pour créer un rapport de force en faveur d'une transition pacifique et démocratique, seule option à même de sortir le pays de l'impasse historique dans laquelle le pouvoir du clan d'Oujda l'a fourvoyé.