Les cours du pétrole coté à New York, qui évoluent près de leur plus haut niveau en neuf mois, reculaient légèrement à l'ouverture lundi, les investisseurs surveillant de près, sans paniquer, la situation en Irak. Vers 13H20 GMT, le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en août cédait 24 cents sur le New York Mercantile Exchange(Nymex) et s'échangeait à 106,59 dollars. Cela fait une semaine que les cours, qui sont déjà à un niveau très élevé, tentent de passer la barre des 107 dollars sans parvenir à se maintenir au-dessus, a remarqué Robert Yawger de Mizuho Securities USA. Le prix de l'or noir a bien grimpé au début des troubles en Irak mais tant que les rebelles ne marchent pas sur Bagdad et que les champs pétroliers du sud du pays ne sont pas directement menacés, les cours ne devraient pas monter beaucoup plus, a estimé l'analyste. Les jihadistes de l'Etat islamique d'Irak et du Levant (EIIL) ont lancé une vaste offensive le 9 juin et ne cessent depuis d'engranger de nouvelles conquêtes. Après avoir mis la main sur Mossoul, deuxième ville d'Irak, une grande partie de sa province Ninive (nord), de Tikrit et d'autres secteurs des provinces de Salaheddine (nord), Diyala (est) et Kirkouk (nord), ils se sont emparés au cours du week-end de trois villes de la province occidentale d'Al-Anbar, frontalière de la Syrie et de la Jordanie. Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki a prévenu lundi au cours d'une rencontre avec le secrétaire d'Etat américain John Kerry que la situation en Irak menaçait la paix dans la région et le monde. Deuxième producteur de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole), l'Irak détient plus de 11% des réserves prouvées dans le monde et produit actuellement près de 3,4 millions de barils par jour. Mais l'essentiel des infrastructures pétrolières du pays, les champs pétroliers et les oléoducs par lesquels sont exportés le brut, se situe dans le sud de l'Irak. Et la production n'est pour l'instant pas perturbée. Dans ce contexte, le marché se rappelle que le prix du baril de pétrole de WTI est fortement dépendant de la situation aux Etats-Unis, où l'approvisionnement est abondant, a souligné Carl Larry de Oil Outlooks and Opinion. En raison de problèmes et d'épisodes de maintenance ayant affecté plusieurs oléoducs reliés à Cushing, le terminal pétrolier de l'Oklahoma où est entreposé le brut servant de référence au WTI, les autorités américaines devraient, selon lui, faire état mercredi d'une nouvelle hausse des réserves de pétrole dans le pays la semaine dernière.