"Adios" ou bien "ciao", après "goodbye" pour l'Angleterre: le groupe de la mort du Mondial-2014 va faire sa deuxième victime, entre l'Uruguay, vainqueur de la dernière Copa America, et l'Italie, vice-championne d'Europe, mardi à Natal (13h00 locales, 16H00 GMT). Les deux sélections comptent 3 points chacune, mais l'Italie a "l'avantage d'avoir à disposition deux résultats sur trois", résume son capitaine, Buffon, puisqu'un nul la qualifierait grâce à une meilleure différence de buts par rapport à la Celeste (0 contre -1). "Nous avons un groupe habitué à résister à la pression et qui y répond bien", a balayé en regard Oscar Tabarez, qui a franchi le premier tour lors de ses deux précédentes Coupes du monde à la tête de la Celeste, en 2010 (demi-finaliste) et auparavant en 1990, éliminé en 8e de finale par... l'Italie (2-0). D'un autre côté, celui de l'élan et de la confiance, les Azzurri viennent de connaître une défaite et les Uruguayens une victoire... En attendant, sacré Costa Rica ! En matant ces deux glorieuses équipes, la principale surprise du tournoi les contraint à un match à la vie à la mort, dans la chaleur de Natal (nord-est). Suarez a dégainé "Natale" en italien signifie Noël, mais les Azzurri ont trouvé un cadeau empoisonné dans leurs souliers à crampons, l'Uruguay du redoutable Suarez. Double buteur contre l'Angleterre (2-1) dès son retour un peu forcé de convalescence, l'attaquant de Liverpool arrive le vent dans le dos. Le "Pistolero", encore en chaise roulante il y a quelques semaines après une opération au genou gauche, a libéré une équipe tout en "garra", cette énergie souvent rude dont s'enorgueillit l'Uruguay. "Peut-être que notre football n'est pas très attractif mais on a des joueurs qui donnent tout, nos joueurs aiment leur pays et pour nous c'est très important", a souligné Oscar Tabarez. Le sélectionneur, réputé conservateur, a fait confiance au petit dernier du groupe, José Giménez (19 ans), pour remplacer en défense centrale son capitaine, Diego Lugano, blessé. Un choix osé, mais le choix de la jeunesse à l'heure de se frotter à un certain Mario Balotelli. L'arrière droit Maxi Pereira, qui a purgé son match de suspension, pourrait faire son retour, lui qui "fait partie de l'ADN de cette sélection", selon Oscar Tabarez. Son homonyme Alvaro Pereira, qui avait reçu un fort coup à la tête, s'est remis et s'entraîne normalement. Retour du catenaccio ? Au contraire de la Celeste, l'Italie a le nez dans le gazon après sa défaite contre le Costa Rica (1-0). Buffon a beau dire qu'il n'y a plus de Cendrillon, le personnage italien pour désigner la "petite" équipe, l'échec contre les Centraméricains a fait mal. Le sélectionneur Cesare Prandelli répète qu'il ne faut pas paniquer, mais son système basé sur la possession a tourné à vide. L'Italie pourrait du coup retrouver des airs de "catenaccio" pour ce match, avec une défense à cinq, sans renier le jeu "propositif", pour traduire littéralement un terme italien. Daniele De Rossi forfait, Prandelli devrait inclure Leonardo Bonucci en troisième central, entre Andrea Barzagli (à droite) et Giorgio Chiellini (à gauche), pour reformer la défense à trois de la Juventus qui se connaît par cœur. Outre le public, c'est la touffeur qui s'invitera au match. L'Italie a paru un peu "bouillie" contre le Costa Rica, notamment l'ancien Andrea Pirlo (35 ans), qui n'a tenu qu'une mi-temps. Et elle a disposé d'un jour de moins de récupération, restant du coup dans le Nordeste plutôt que de perdre du temps en voyages pour retourner à son camp de base de Mangaratiba, au sud de Rio de Janeiro. L'Uruguay a disputé son dernier match à Sao Paulo, dans un climat moins pesant, et aura besoin de réserves d'énergie pour emballer le match s'il est trop tactique: à 0-0, elle est éliminée.