Dans le cadre des consultations pour la révision de la Constitution, le Front du Changement (FC) a proposé, entre autres, que le Premier ministre soit issu de la majorité parlementaire, a déclaré mardi à Alger son président Abdelmadjid Menasra. Les suggestions de la formation qu'il préside s'articulent autour de quatre axes essentiels, à savoir l'édification d'un Etat démocratique, la préservation des droits de l'opposition, la citoyenneté et les droits de l'homme et, enfin, la représentativité de la femme et de la jeunesse, a fait savoir Abdelmadjid Menasra, lors d'une conférence de presse. Outre la suggestion liée à la nomination du Premier ministre, le FC a également proposé à la présidence de la République que soit supprimé le Conseil de la nation en raison de son "inefficience", et de ne plus légiférer par ordonnances, excepté pour des "cas exceptionnels". Le FC a, en outre, suggéré que soit garantie la pluralité syndicale et que soient aggravées les sanctions relatives à la fraude électorale, considérant qu'elle constitue une "trahison de la volonté populaire", a argumenté son président. Le président du Conseil constitutionnel devrait être "élu et non désigné", estime le parti qui a suggéré, par ailleurs, que la présidence du Conseil supérieur de la Magistrature revienne au président de la Cour suprême au lieu du président de la République, afin de garantir "l'indépendance de la justice", a expliqué M. Menasra. Dans le registre des droits de l'opposition, le FC a suggéré un nouvel article qui pénaliserait "toute atteinte à l'exercice politique de l'opposition", de même que soient confiées à celle-ci les commissions des Finances et des Affaires étrangères de l'Assemblée populaire nationale (APN). Approuvant la disposition de la nouvelle Constitution concernant "l'interdiction du nomadisme politique", le FC a suggéré qu'elle soit généralisée aux députés indépendants et pas seulement à ceux issus des partis politiques. Pour "renforcer" le poids de l'opposition au sein de l'échiquier politique national, le parti présidé par M. Menasra a émis le souhait que deux sièges du Conseil constitutionnel lui soient attribués. Le FC a, par ailleurs, suggéré, dans le chapitre des droits de l'homme et citoyenneté, que soient institutionnalisés les droits au logement "décent" ainsi que l'accès à l'eau et à l'alimentation "saine", de même que soit garantie la sécurité des personnes qui dénonceraient des actes de corruption. Le parti a, en outre, plaidé pour une répartition géographique "équitable" des ressources financières pour barrer la route aux sentiments d'"exclusion" et de "discrimination régionaliste", a justifié le conférencier. Réitérant le refus du parti du concept d'"équité", contenu dans la mouture de la Constitution présentée par la présidence de la République, le FC a suggéré que soit retenu le principe d'"égalité" au lieu d'"équité", dans les domaines de la vie conjugale et familiale. Expliquant à nouveau les motivations de la participation du FC aux consultations menées par Ahmed Ouyahia, le conférencier a rappelé qu'elles s'inscrivent dans le "souci de parvenir à un consensus, issu du dialogue et de la participation de tout un chacun" à ce projet. Pour autant, avertit Menasra, "il n'est pas dit" que le FC acceptera la mouture finale du texte fondamental du pays, si son contenu ne répondait pas à ses attentes et aux propositions qu'il aura émises. M. Menasra a rappelé, à ce propos, la suggestion de la formation qu'il dirige quant à la tenue d'une conférence nationale au cours de laquelle sera présentée pour "débat", la "synthèse de l'ensemble des propositions émises par toutes les parties" ayant été consultées en perspective de la prochaine Constitution.