La démonstration face au Portugal n'aura donc été qu'un trompe l'œil. Entrée dans la compétition comme un ouragan avec ce 4-0 passé aux Lusitaniens, l'Allemagne a immédiatement endossé le rôle de prétendant au titre final. Mais aujourd'hui, 3 matches plus tard, la vision est largement plus nuancée. La suite de la compétition a d'abord montré que le Portugal était particulièrement faible, et elle a aussi souligné les manques allemands. Hier, face à l'Algérie, il a fallu attendre les prolongations pour que la Mannschaft parvienne à prendre l'avantage, non sans avoir énormément tremblé durant le temps réglementaire. La presse allemande est loin de se satisfaire du niveau de jeu affiché. «En quart grâce au talon de Schürrle», écrit le Süddeutsche Zeitung, «Un tour de passé, mais comment ?! L'Allemagne n'a jamais vraiment maîtrisé l'Algérie en 120 minutes. Derrière, la défense a coulé, devant, Müller a buté», lance Der Spiegel. «Schürrle et Neuer top - le reste est une honte», tacle de son côté Bild. Non, la sélection de Joachim Lôw n'a pas convaincu. A tel point que le rapport de force attendu en quart a un peu changé dans l'esprit des journalistes allemands. «But du talon et victoire chanceuse ; si on continue comme ça, on se fait sortir par la France, Jogi !», prévient ainsi Bild. «Est-ce que ça suffira en quart de finale contre la France ?», se demande Der Spiegel, alors que Die Welt pointe du doigt la première période catastrophique : «Encore une mi-temps comme ça et l'Allemagne sera dehors.» La confiance accumulée s'effrite un peu en Allemagne, tandis que, sans briller face au Nigeria, la France avance avec ses certitudes de combattant. Joachim Löw a quelques problèmes à régler d'ici vendredi : défense fébrile sur les ballons en profondeur, inconstance de Götze et Özil, attaque trop dépendante du rendement de Müller. Tant de faiblesses que la France compte bien exploiter !