La gigantesque et luxueuse mégapole de Sao Paulo, troisième métropole mondiale derrière New York et Tokyo, est entourée de favelas où survivent et s'entassent les pauvres et les déshérités. C'est la ville de tous les contrastes. L'on a même trouvé une petite favela au cœur de la capitale économique du Brésil dont le nombre d'habitants dépasse les vingt millions. Au lendemain de la qualification historique de la sélection algérienne aux huitièmes de finale du Mondial brésilien et à notre retour de la magnifique ville Curitiba, qui a porté chance aux Fennecs, on a visité la favela située entre de grands buildings à côté d'une autoroute et pas loin d'un quartier résidentiel. A notre arrivée à ce petit bidonville, constitué de maisonnettes en bois et en contreplaqué, entrecoupées d'une entrée principale et d'une étroite ruelle, notre chauffeur et guide brésilien nous a demandé de nous montrer discrets, de cacher surtout les caméras et les appareils photo. «Les caméras sont indésirables ici», nous a-t-il précisé. Après avoir approché et discuté avec le leader ou chef de la «tribu» vivant dans cette favela, notre guide, qui connaît bien les lieux, a arraché l'autorisation de prendre uniquement des photos et d'approcher ses concitoyens, qui ne parlent, malheureusement pour nous, qu'en portugais. C'est très rare de trouver des gens qui manient d'autres langues dans tout le Brésil. Les étrangers qui ne maîtrisent pas le portugais sont confrontés à un sérieux problème de communication avec les compatriotes du roi Pelé. Un accueil chaleureux nous a été réservé par les habitants de la favela, plus propre et beaucoup mieux aménagée par rapport aux favelas situées aux alentours de Sao Paulo qu'on avait furtivement traversées. Aucune mauvaise odeur n'agresse le nez. Pas de déchets domestiques ou d'eaux usées à ciel ouvert. Tout est bien organisé. Les habitants semblent vivre dans une parfaite communion. Un petit terrain de football est aménagé pour que les enfants et les jeunes puissent s'adonner au sport préféré de tous les Brésiliens, le foot. Une véritable religion au pays de Lula da Silva, prédécesseur de la présidente Dilma Rousself et grand artisan du décollage industriel du Brésil. Juste derrière ces habitations de fortune, une salle de sports en plein air sous un long pont, entre deux autoroutes. Les habitants de cette favela pas comme les autres sont contents d'avoir squatté ce bel espace, de vivre pas loin du centre-ville et de côtoyer la haute classe en attendant des lendemains meilleurs. Les plus jeunes caressent le rêve de s'imposer, de réussir, de s'offrir un jour une habitation digne de ce nom, surtout qu'ils ne rechignent jamais devant l'effort. Le Brésilien, riche ou pauvre, ne perd jamais espoir. Il a tout le temps le sourire aux lèvres et croque la vie à pleines dents. A méditer…