L'euro reculait face au dollar vendredi, la devise américaine étant toujours portée par l'embellie du marché du travail aux Etats-Unis, dans un marché par ailleurs calme en l'absence des opérateurs américains pour cause de jour férié. Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), la monnaie unique européenne valait 1,3597 dollar contre 1,3609 dollar jeudi à 21H00 GMT. L'euro reculait face à la monnaie nippone, à 138,81 yens, contre 139,09 yens jeudi. Le dollar reculait face à la devise japonaise, à 102,09 yens, contre 102,20 yens la veille. Les volumes d'échanges étaient faibles sur le marché des changes vendredi, en l'absence des opérateurs américains en raison de la fermeture des marchés financiers aux Etats-Unis pour la fête de l'Indépendance. Du coup, le marché continuait de digérer les informations de la veille, signalaient les analystes de Lloyds Bank. Jeudi, les cambistes avaient pu prendre connaissance d'un rapport mensuel sur l'emploi américain bien meilleur que prévu ainsi que de la volonté de la Banque centrale européenne (BCE) de maintenir le cap d'une politique monétaire très accommodante. Selon Craig Erlam, analyste d'Alpari UK, le "fantastique" rapport sur l'emploi américain "a totalement éclipsé la conférence de presse du [président de la BCE] Mario Draghi". Le taux de chômage aux Etats-Unis a connu un déclin surprise en juin, tombant à son plus bas niveau depuis près de six ans (6,1%), tandis que les créations d'emplois se sont nettement accélérées (+29% par rapport à mai). "Avec ces données positives, les investisseurs vont maintenant spéculer sur le fait que l'amélioration de l'économie va encourager la présidente de la Réserve fédérale américaine (Fed) Janet Yellen à revoir sa position accommodante et à considérer un resserrement monétaire anticipé", estimait Davide Ugolini, analyste chez Currencies Direct. La spectaculaire embellie du marché de l'emploi américain "est certainement une preuve que la reprise américaine est plus forte qu'on ne le pensait, ce qui pourrait pousser la Fed à relever les taux d'intérêt plus tôt que prévu", abondait Craig Erlam. Cette perspective était de nature à rendre le dollar plus attractif pour les investisseurs spéculatifs, une hausse de taux rendant une monnaie plus rémunératrice. De son côté, l'euro continuait d'être pénalisé par les "derniers commentaires du président de la BCE Mario Draghi, qui a réitéré que les taux resteront bas pour une période considérable et que les discussions sur les rachats d'actifs continuaient", expliquait Simon Smith, économiste en chef de FxPro. Le président de la BCE s'était exprimé jeudi lors de sa conférence de presse mensuelle suivant la réunion de politique monétaire de l'institution, qui a laissé inchangé son principal taux directeur à 0,15%, son niveau le plus bas historique auquel il avait été porté le mois dernier. Le maintien d'une politique accommodante en zone euro pesait sur l'euro, une telle politique le rendant moins attrayant pour les investisseurs spéculatifs. Vers 16H00 GMT, la livre britannique progressait face à l'euro, à 79,26 pence pour un euro, et se stabilisait face au billet vert, à 1,7155 dollar pour une livre. Vers 06H00 GMT, la livre a atteint 79,19 pence pour un euro, son niveau le plus fort depuis début septembre 2012. La devise britannique a également marqué un nouveau plus haut depuis octobre 2008 face au dollar, grimpant à 1,7180 dollar vers 05H40 GMT. La monnaie suisse restait quasi-stable face à l'euro, à 1,2158 franc pour un euro, mais baissait face au dollar, à 0,8941 franc pour un dollar. La devise chinoise a terminé à 6,2050 yuans pour un dollar, contre 6,2127 yuans jeudi. L'or a terminé à 1319,25 dollars l'once au fixing du soir, contre 1317,50 dollars jeudi.