Des sit-in ont été tenus hier, simultanément à Ghardaïa, Alger et Annaba par des représentants de la société civile mozabite pour dénoncer l'insécurité qui règne dans la vallée du M'zab depuis décembre dernier. Une marche pacifique contre «l'absence de sécurité dans la région» et les promesses «non tenues», ponctuée d'un sit-in devant le siège de la wilaya. Cette marche, dont le coup d'envoi a été donné à partir de la place du marché de la ville, a vu la participation de plus de 2000 personnes, selon les services de police contactés hier, ajoutant qu'aucune arrestation n'a été opérée. Les manifestants ont brandi des banderoles sur lesquelles il était notamment écrit «Halte à l'impunité», «Halte aux promesses non tenues», «La vérité sur les crimes commis», ainsi que l'emblème national. Contacté, Khodir Babaz, membre de la cellule de coordination et de suivi des événements de Ghardaïa, a indiqué que des dizaines de mozabites se sont rassemblés devant le siège de la wilaya de Ghardaïa pour dénoncer l'insécurité. Notre source a souligné que le nouveau wali les a reçus. «Nous avons tenu une réunion avec le wali. C'était une occasion pour nous de lui transmettre nos préoccupations et revendications», a précisé notre interlocuteur. Dans cette plateforme de revendications présentée au wali, la société civile mozabite réclame la constitution d'une commission d'enquête neutre constituée des différents représentants des institutions et de personnalités nationales connues pour leur compétence et leur expérience. Elle demande également l'application de loi et la prise de mesures nécessaires en lançant des poursuites judiciaires pour déterminer les responsabilités et les responsables des crimes. Elle revendique aussi l'annulation de toutes les poursuites contre les personnes arrêtées alors qu'elles défendaient de façon légitime leur intégrité physique, leurs biens et leur mémoire. La société civile revient notamment sur la nécessité d'indemniser toutes les victimes lors des événements, et la concrétisation des décisions prises par les hautes instances de l'Etat en matière d'aides et de relogement des populations victimes des évènements. Notre interlocuteur a indiqué que l'organisation de ces sit-in intervient suite au décès du jeune Aouf A. à Bouhraoua. «C'est la goutte qui a fait déborder le vase. Ce jeune de 19 ans a été assassiné et on veut que justice soit faite», a-t-il relevé. A Alger, des dizaines de mozabites se sont rassemblés devant la maison de la presse Tahar-Djaout et scandé «Ya Sellal, ya Sellal où sont les promesses, où est la sécurité ?».