Les consultations autour du projet de révision de la Constitution, entamées le 1er juin, pour constituer une plateforme sur laquelle se basera l'Etat pour la constitution de la nouvelle mouture de la Loi fondamentale du pays ont pris fin hier, et les pouvoirs publics ont laissé les portes ouvertes aux parties n'ayant pas pris part à ce rendez-vous. Les portes resteront, toutefois, ouvertes pour permettre à toutes les parties n'ayant pas participé à ces consultations, menées par le ministre d'Etat, directeur de cabinet de la présidence de la République, Ahmed Ouyahia, de présenter leurs propositions et d'exprimer leurs positions. Le 15 mai, la présidence de la République avait adressé des invitations à 150 partenaires constitués notamment de partis politiques, organisations et associations nationales représentant diverses corporations, en vertu de la décision du président Bouteflika, prise le 7 mai en Conseil des ministres. Les invitations ont été acceptées par 30 personnalités sur 36 destinataires, 52 partis politiques sur 64 invités, toutes les organisations et associations nationales destinataires d'une invitation et les 12 professeurs d'universités sollicités. L'Association Jeunesse Plus a été la dernière à être reçue par Ahmed Ouyahia alors que le premier à avoir été reçu est le président du Conseil national économique (Cnes), Mohamed Seghir Babès. Selon la lettre adressée aux invités à la concertation sur la révision constitutionnelle, il est indiqué que cette action décidée à l'initiative du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, s'inscrit dans le cadre de «la poursuite du processus des réformes politiques». Elle vise à adapter la Loi fondamentale, précise-t-on, «aux exigences constitutionnelles suscitées par l'évolution rapide de notre société et les mutations profonde actuellement en cours, à travers le monde». Les amendements proposés dans ce cadre portent sur quatre axes fondamentaux. Il s'agit du préambule, des principes généraux régissant la société algérienne notamment les droits et libertés des citoyens et leurs devoirs, de l'organisation des pouvoir et du contrôle constitutionnel. L'objectif est de renforcer, entre autres, la séparation des pouvoirs, de conforter l'indépendance de la justice et le rôle du Parlement, d'affirmer la place et les droits de l'opposition et de garantir les droits et libertés des citoyens. Pour leur part, les différents invités conviés à ces consultations ont axé, notamment, leurs interventions sur la nature du régime, la limitation des mandats présidentiels, la consolidation de l'Etat de droit, la séparation des pouvoirs, l'indépendance de la Justice et celle de la Cour des comptes, les libertés individuelles, la promotion de la femme et la parité entre elle et l'homme, ainsi que la constitutionnalisation de la langue amazighe comme langue officielle. La notion de réconciliation nationale a été proposée pour être incluse également dans le préambule de la loi fondamentale pour prémunir le pays contre d'éventuelles crises politiques. Dans une conférence de presse qu'il avait animée le 21 juin, Ahmed Ouyahia avait déclaré qu'un «consensus» autour de la révision de la Constitution était possible vu que «l'opposition réclame le changement et que le président Bouteflika avait annoncé ce même objectif dans son discours après sa prestation de serment». Ouyahia avait, dans ce cadre, précisé que l'opposition «appelle au renforcement de la pratique démocratique à l'instar de la séparation des pouvoirs, du rôle de contrôle et de la place du Parlement et de l'indépendance de la justice». Des objectifs, avait-il déclaré, que le chef de l'Etat s'est engagé à réaliser. Rappelant, en outre, que «la sécurité dont jouit l'Algérie et son indépendance financière actuelle», M. Ouyahia avait souligné que la situation actuelle «encourage autorité, opposition, citoyens et partisans du boycott à œuvrer ensemble pour construire l'Algérie».