Demain à minuit, les candidats n'auront plus le droit d'organiser des rencontres avec les citoyens. A seulement une journée de la fin de la campagne électorale de la présidentielle 2009, les candidats continuent de sillonner le pays du nord au sud et d'est en ouest. De multiples haltes, autant de meetings et de rencontres de proximité avec les citoyens pour s'enquérir de leurs préoccupations. Des discours et des bains de foule sont au rendez-vous. Même les quartiers généraux et les permanences des prétendants à la magistrature suprême connaissent la même effervescence. Les «six» usent de toute leur intelligence et leurs dernières forces pour séduire les plus réticents. Les grands axes et parfois les petits détails de leur programme électoral sont déclinés pour tenter de convaincre les électeurs de rejoindre en masse les bureaux de vote le 9 avril. Pour ce faire, les candidats ont tous abordé des thèmes aussi bien politiques qu'économiques avec des messages ciblants notamment la jeunesse. Des promesses alléchantes sur le travail, le logement et même le service militaire. Mais le spectre de l'abstention a été présent dans l'esprit de tous les postulants, semble-t-il. «Voter pour qui vous voulez, mais voter pour l'intérêt de l'Algérie» a exhorté pour sa part le candidat-président indépendant Abdelaziz Bouteflika. Du côté de l'Alliance présidentielle, on table déjà sur une participation des plus honorables. Le secrétaire général de l'instance exécutive du FLN, Abdelaziz Belkhadem, mise sur un taux qui oscille entre 60 et 65% et voire 70% chez le directeur de campagne du candidat indépendant, Abdelaziz Bouteflika, Abdelmalek Sellal. Et c'est le cas également des cinq autres compétiteurs. Moussa Touati, Fawzi Rebaïne, Mohamed Saïd, Djahid Younsi et Louisa Hanoune ne manquent pas de mettre en exergue l'importance de l'élection comme ils appellent les électeurs à se rendre en masse aux bureaux de vote le 9 avril à chaque fin de leurs discours. Les candidats de cette élection font ressentir que la présidentielle 2009 a un cachet particulier, celui de mener la bataille contre l'abstention. L'absence des grosses pointures, connues sur la scène politique nationale, a joué selon les spécialistes un mauvais coup pour cette échéance électorale. Elle fait craindre aux pouvoirs publics un nouvelle version du scénario des législatives de 2007, où on avait enregistré le plus fort taux d'abstention de l'histoire de l'Algérie pluraliste. A défaut d'un sondage d'opinion fiable et sûr, personne ne peut s'avancer sur ce terrain mouvant, tant l'électorat algérien est instable. Sur le plan des dépassements, les candidats, et par la voie de leurs représentants, ont déjà dénoncé les blocages de la part de l'Administration. Ils avaient menacé (à un degré moindre) de se retirer de la course dans le cas où le blocage persiste. D'ailleurs, ils ont fait appel au président candidat M. Bouteflika. Pour sa part, le coordonnateur de la Commission politique nationale de surveillance de l'élection présidentielle, Mohamed Teguia, déclare n'avoir enregistré qu'une seule requête, celle du candidat Mohamed Saïd. Demain à minuit, les candidats n'auront plus le droit d'organiser quoi que se soit. Tout le travail sera concentré sur les équipes de l'affichage. Les militants vont se bousculer certainement sur les espaces réservés pour les posters. On va certainement assister à de nombreux cachet recours de la part des candidats sur des questions relatives à l'affichage sauvage mené clandestinement et secrètement par la majorité des partisans des candidats à la présidentielle et qui espèrent avoir le dernier mot à dire.