Les trois pays ouest-africains en proie au virus Ebola ont décidé d'imposer un cordon sanitaire autour de l'épicentre de l'épidémie, une zone située à leur frontière commune, a annoncé vendredi un haut responsable à l'issue d'un sommet régional à Conakry. Les présidents guinéen Alpha Condé, sierra-léonais Ernest Bai Koroma et libérienne Ellen Johnson Sirleaf ont décidé de "se concentrer sur les régions frontalières qui comptent pour plus de 70 % de l'épidémie" qui a fait plus de 700 morts depuis le début de l'année, a déclaré Hadja Saran Daraba, secrétaire exécutive de l'Union du fleuve Mano regroupant ces pays ainsi que la Côte d'Ivoire. "Ces zones seront isolées par la police et l'armée. La population des zones isolées se verra fournir un soutien matériel", a-t-elle précisé à la presse au terme de ce sommet auquel participaient aussi la ministre ivoirienne de la Santé Raymonde Goudou Coffie et la directrice de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) Margaret Chan. Mme Chan a remercié les dirigeants des trois pays "pour leur détermination à agir conjointement afin de traiter cette zone en haute priorité". "La frontière commune est une zone qui représente 70 % des cas d'Ebola et ces cas se répandent dans d'autres villes des trois pays", a-t-elle confirmé. Selon Mme Daraba, "les services de santé dans ces zones seront renforcés pour que le traitement, le dépistage et le traçage des contacts puissent être réalisés efficacement". Il a été décidé de "fournir au personnel de santé des incitations, des traitements et des protections afin qu'il retourne travailler", a-t-elle ajouté.