L'ex-rébellion centrafricaine de la Séléka ne participera pas au gouvernement du nouveau Premier ministre centrafricain Mahamat Kamoun, son avis n'ayant "pas été pris en compte" pour le désigner, a déclaré lundi son porte-parole, Abou Mal Mal Hissène. "Nous pensons que la présidente de transition (Catherine Samba Panza) n'a pas tenu compte des avis de la Séléka qui contrôle encore la majeure partie" de la Centrafrique, a affirmé ce porte-parole, assurant que l'ex-coalition rebelle avait appris la nomination du nouveau Premier ministre "à travers les médias étrangers". "La Séléka ne participera pas au prochain gouvernement", a affirmé Abou Mal Mal Hissène. La présidente de la transition Catherine Samba Panza a nommé dimanche Mahamat Kamoun, un musulman, comme nouveau Premier ministre pour diriger la transition, une première depuis l'indépendance du pays. M. Kamoun a été directeur de cabinet de Michel Djotodia, le chef de la Séléka, au pouvoir entre mars 2013 et janvier 2014. Au pouvoir de mars à décembre 2013, la coalition rebelle de la Séléka a été affaiblie par une opération militaire française et une force africaine, puis forcée de quitter la capitale pour se replier vers le nord du pays, dont elle garde le contrôle aujourd'hui. La Centrafrique a connu depuis lors de terribles violences intercommunautaires qui ont fait des milliers de morts et ont jeté sur les routes des centaines de milliers de déplacés.