La présidente centrafricaine Catherine Samba Panza a nommé dimanche Mahamat Kamoun, un musulman, comme nouveau Premier ministre pour diriger la transition, une première depuis l'indépendance du pays. Mahamat Kamoun, précédemment conseiller spécial à la présidence, a été nommé Premier ministre par décret présidentiel, a annoncé à la radio d'Etat un porte-parole de la présidence. De confession musulmane, spécialiste des finances, M. Kamoun avait été directeur général du Trésor sous le président François Bozizé (au pouvoir de 2003 à mars 2013). Sa nomination intervient près de deux semaines après un accord de cessez-le-feu signé fin juillet à Brazzaville entre protagonistes de la crise centrafricaine, dont l'ex-coalition Séléka à dominante musulmane. Réunis dans la capitale congolaise le 23 juillet, la Séléka et les milices majoritairement chrétiennes anti-balaka avaient accepté in extremis, sous la pression internationale, la signature de ce fragile accord de cessation des hostilités censé relancer la transition politique dans le pays, en panne depuis des mois. Le gouvernement du Premier ministre André Nzapayéké, composé essentiellement de technocrates, avait démissionné dans la foulée, à la demande de la présidente Samba Panza, qui a mené depuis lors de nombreuses consultations. La présence des groupes armés - Séléka et anti-balaka - au sein du prochain gouvernement est l'un des principaux enjeux de ces discussions et fait polémique dans le pays. La Centrafrique reste meurtrie par plus d'un an de violences intercommunautaires qui ont fait des milliers de morts, et par d'innombrables exactions de ces mouvements armés.