Trois médecins ayant contracté la fièvre hémorragique Ebola ont reçu des doses du traitement expérimental ZMapp au Libéria. Des hommes armés ont eux attaqué un centre d'isolement pour malades du virus à Monrovia, la capitale, provoquant la fuite d'une vingtaine de patients. Avec 413 morts, le pays est le plus touché d'Afrique de l'Ouest. Les trois médecins sont les premiers Africains à recevoir le traitement, qui a été déjà été administré à deux travailleurs humanitaires américains et à un prêtre espagnol. Depuis, la santé des Américains s'est améliorée, mais le prête espagnol est mort. Le traitement des trois médecins a commencé jeudi soir, a précisé le responsable médical du centre médical John F. Kennedy à Monrovia où deux des médecins travaillaient avant de contracter la maladie. La durée du traitement est de six jours. Environ 90% des personnes atteintes de fièvre Ebola en meurent, soit un taux de décès si élevé que le centre américain pour la prévention et le contrôle des maladies (CDC) a classé la maladie en catégorie A (agent de terrorisme biologique). Pour l'épisode actuel, le taux de décès est proche de 60%. Centre d'isolement attaqué Des hommes armés ont par ailleurs attaqué un centre d'isolement pour malades du virus Ebola à Monrovia, provoquant la fuite de dix-sept patients, a-t-on appris dimanche de sources concordantes. "Ils ont cassé les portes et ont pillé les lieux. Les malades ont tous fui", a affirmé Rebecca Wesseh, un témoin de l'incident survenu dans la nuit de samedi à dimanche. Ses propos ont été confirmés par des habitants et le secrétaire général des travailleurs de la santé au Liberia, George Williams. Jeunes armés de gourdin Des individus, pour la plupart des jeunes, armés de gourdins, se sont introduits de force dans le lycée de la banlieue de Monrovia qui abrite le centre anti-Ebola, a affirmé Rebecca Wesseh. Selon elle, ils criaient des mots hostiles à la présidente libérienne Ellen Johnson Sirleaf et assuraient qu'"il n'y a pas d'Ebola" dans le pays. Cet assaut a provoqué la fuite des malades et des infirmiers, a-t-elle ajouté. Le quartier qui abrite le centre est considéré comme un des épicentres de l'épidémie dans la capitale. Des habitants ont affirmé s'être opposés à son implantation. Cas suspect en Espagne En Espagne, un premier cas suspect depuis la mort du missionnaire espagnol rapatrié à Madrid le 7 août a été détecté. Une personne a été placée en isolement dans un hôpital spécialisé à Alicante, ont annoncé samedi soir les autorités sanitaires.