Les prix du pétrole rebondissaient légèrement mardi en cours d'échanges européens, reprenant leur souffle après une forte chute la veille due à une conjonction de facteurs baissiers. Vers 10H00 GMT (12H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre valait 101,77 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 17 cents par rapport à la clôture de lundi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en septembre gagnait 30 cents, à 96,71 dollars. Les cours du brut bénéficiaient de quelques achats à bon compte après avoir fortement chuté la veille, le WTI ayant cédé 94 cents et le Brent 1,93 dollar. La référence européenne du brut était même tombée en cours de séance à un plus bas depuis fin juin 2013 (à 101,11 dollars le baril). Le pétrole est toujours sous pression d'une combinaison de facteurs: une offre abondante, l'absence d'interruption de production et une faible demande des raffineries, expliquaient les analystes de Commerzbank. Les pertes (subies par le brut) sont attribuées à l'apaisement des craintes des investisseurs sur de possibles interruptions de production provoquées par les conflits en Ukraine et en Irak, ainsi que l'augmentation récente des exportations pétrolières libyennes s'ajoutant à une offre mondiale déjà abondante, complétait Dorian Lucas, analyste pour le cabinet spécialisé dans l'énergie Inenco. Les conflits en Irak et en Ukraine n'ont pour l'instant pas eu d'impact majeur sur les approvisionnements énergétiques. La majorité de la production et des exportations pétrolières irakiennes restent loin des violences car situées dans le sud du pays. De plus, les forces irakiennes, aidés par des miliciens, ont lancé mardi une importante opération pour reprendre Tikrit, une ville au nord de Bagdad contrôlée par des insurgés sunnites. Par ailleurs, les exportations depuis la Libye augmentent progressivement avec la réouverture des terminaux pétroliers de Ras Lanouf et al-Sedra mais des missiles de toutes sortes continuent de tomber sur Tripoli, indiquait Olivier Jakob, analyste chez Petromatrix. Après avoir été bloqué à divers degrés pendant près d'un an, le secteur pétrolier libyen tente de redémarrer depuis début juillet, bien que la situation dans le pays soit très chaotique. Selon plusieurs analystes, la production libyenne tourne actuellement autour de 500.000 barils par jour (b/j), contre moins de 200.000 b/j au plus fort des blocages et 1,5 million de b/j en temps normal. D'après les experts de Commerzbank, l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) ne va probablement pas regarder le prix (du pétrole) continuer de décliner sans rien faire. Des membres du cartel, qui pompe environ un tiers du brut mondial, se sont plusieurs fois dits satisfaits d'un prix du pétrole évoluant au-dessus de 100 dollars le baril. La prochaine réunion ordinaire de l'Opep doit avoir lieu le 27 novembre.