Près d'un mois après le crash de l'appareil de la compagnie espagnole Swift Air affrété par Air Algérie pour assurer le vol AH5017 reliant Ouagadougou à Alger, la compagnie nationale prévoit une amélioration de ses parts de marché en 2014. Air Algérie table déjà sur une hausse à 5 millions de passagers transportés sur ses lignes en 2014, contre 4,8 millions en 2013", a déclaré à l'APS le PDG de la compagnie, Mohamed Salah Boultif. Mieux encore la compagnie a réussi en l'espace de trois ans à capter 1,4 million de nouveaux passagers à l'international dans un environnement fortement concurrentiel et s'est lancé le défi de construire un hub aérien à Alger avec l'acquisition de 16 nouveaux avions d'ici à 2016. Le premier responsable d'Air Algérie demeure "optimiste" en dépit de ce crash qui a déchaîné une tempête qui a emporté sur son passage de hauts cadres de la compagnie, limogés au lendemain de l'accident. Le 24 juillet dernier, un avion espagnol affrété par Air Algérie s'est écrasé au Mali, alors qu'il assurait la liaison Ouagadougou-Alger. Ce crash a coûté la vie à 116 victimes dont 6 Algériens. Le patron d'Air Algérie a voulu remettre les pendules à l'heure une bonne fois pour toute, affirmant qu'Air Algérie n'est pas concernée par ce crash, "hormis le fait que cet avion a été affrété sous un numéro de vol d'Air Algérie", a-t-il tenu à préciser. "L'avion qui s'est écrasé n'est pas algérien, il est affrété auprès de SwiftAir qui détient un AOC (airline operating certificate) espagnol", délivré conformément aux normes européennes en la matière, a-t-il enchaîné. M. Boultif a également affirmé que la procédure d'affrètement de l'appareil de la compagnie espagnole SwiftAir qui s'est écrasé le 24 juillet dernier au Mali a été bel et bien respectée, qualifiant les irrégularités évoquées par certains observateurs de "la pure spéculation". Evoquant les indicateurs financiers de la compagnie publique, M. Boultif a soutenu que ces derniers "sont au vert", citant pour preuve les projets d'investissement prévus pour les cinq prochaines années. "En 2013, Air Algérie s'est dotée d'un plan d'investissement sur cinq ans de 80 milliards de DA, dont une partie est financée sur ses fonds propres", a-t-il précisé pour illustrer la solidité financière de sa compagnie. Le remboursement de l'emprunt obligataire, levé en 2005, a considérablement allégé les charges financières d'Air Algérie même si le sureffectif du personnel alourdit davantage ses dépenses, a-t-il reconnu. "Cette dynamique de développement inquiète à mon avis beaucoup de compagnies concurrentes", a-t-il confié dans un entretien accordé à l'APS. "Si cette campagne médiatique était dirigée contre le PDG d'Air Algérie cela aurait été de moindre mal que si elle visait la compagnie elle même. Oui la cible peut être les deux à la fois", a-t-il fini par lâcher. Pour autant, il a reconnu que les crashs d'avions mettent souvent les responsables des compagnies aériennes "sous les feux de la rampe", contestant dans le même sillage les accusations de défaillance portées contre le pavillon national. "Je rassure tout le monde, le transport aérien en Algérie est fortement réglementé, contrôlé, et audité", a insisté M. Boultif qui a affirmé qu'Air Algérie est à l'aise face à d'éventuels contrôles internationaux. Si M. Boultif reconnaît qu'en 2009 sa compagnie avait échappé de peu à la liste noire du gendarme de l'aviation civile européenne l'EASA, il a cependant affirmé qu'Air Algérie a depuis considérablement renforcé la sécurité de sa flotte en instituant deux contrôles internes de ses appareils. Les efforts déployés par Air Algérie en matière de sécurité se sont soldés par la suppression en 2013 du contrôle systématique mené par l'EASA sur les avions algériens desservant l'Europe.