Bien qu'il ait évoqué en filigrane, le programme «riche» de la chambre basse du Parlement pour la session d'automne, dont l'ouverture officielle a été faite hier, le président de l'Assemblée populaire nationale (APN) Larbi Ould Khelifa n'a pas manqué, dans son allocution d'ouverture, de revenir sur l'actualité qui a marqué la scène nationale, à l'instar de l'initiative du Président d'amender la Constitution, sans pour autant confirmer si cette dernière est inscrite à l'ordre du jour de la session. « La scène politique a été marquée par l'initiative du président de la République d'amender la Constitution et d'inviter les forces politiques agissantes sans en exclure aucune à l'effet de donner leurs avis et leurs propositions en toute liberté et transparence (…) », a-t-il rappelé, relevant qu'«après plusieurs semaines de concertations, la porte demeure ouverte et l'objectif très clair, à savoir s'accorder autour d'une même Constitution consensuelle qui répond aux attentes des Algériens et fidèle à la déclaration du 1er Novembre 1954 ». Car, pour Ould Khelifa, la force et la place de l'Algérie « reposent sur l'unité de son front intérieur et sur la participation de tous à l'édification d'un consensus politique qui tire profit des expériences de notre pays dans le passé proche et lointain, des rapides transformations géopolitiques et des vagues de globalisation qui dominent aujourd'hui le monde ». D'ailleurs, il affirmera que l'APN poursuivra, lors de cette session d'autonome, ses activités à l'effet de «consolider» le dialogue et la «concertation» entre tous les groupes parlementaires, majorité et opposition, la dynamisation de la diplomatie parlementaire au niveau des relations bilatérales et multilatérales. Il a expliqué que cette poursuite ne peut avoir lieu que grâce aux principes généraux de la politique étrangère fondée sur la coopération, le bon voisinage, la sécurité, la stabilité, le rejet de l'ingérence et de l'intervention étrangère ainsi que la réconciliation et le consensus. Il a estimé que cette position de principe a prouvé sa crédibilité, notamment dans la région arabe et africaine là où les conflits armés et l'intervention étrangère directe ont conduit, a-t-il dit, à des situations dramatiques. Un état de fait qui a mené, a-t-il poursuivi, à l'encouragement de la menace «des cellules terroristes dormantes ou en activités sur la sécurité des pays de la région et celle des autres régions du monde». M. Ould Khelifa a dans le même cadre évoqué la situation qui prévaut dans le sud algérien, précisant que celle-ci subit les complications de ces situations «dramatiques» à cause de la situation sécuritaire qui ne cesse de se détériorer en Libye et les troubles au Mali, mettant en évidence le rôle crucial de la diplomatie algérienne sur orientations du président de la République Abdelaziz Bouteflika, dans cette région. Le premier responsable de l'APN a rappelé, à ce propos, que l'Algérie a vaincu seule le terrorisme et ce, grâce, a-t-il fait savoir, à la vigilance de son peuple, de son armée et de ses forces de sécurité. Selon M. Ould Khelifa, le peuple algérien a fait face, dans sa longue histoire, à de nombreux et décisifs défis qu'il a vaincus à la faveur de «la volonté collective, de la sagesse et du courage de son commandement national et de ses élites conscientes de la réalité des enjeux qui se posent à l'Etat et à la société ». évoquant les événements de Ghardaïa, le même responsable a rappelé que les lois algériennes, depuis l'Indépendance à nos jours, ne prévoient aucune ségrégation confessionnelle ni distinction ethnique «en dépit des tentatives de l'administration coloniale française et ses experts en ethnologie ». Par ailleurs et évoquant le dernier Conseil des ministres, il précisera qu'un grand nombre d' «importants» projets de lois dont celui relatif à la loi des Finances 2015, à la protection de la femme et l'abrogation de l'article 87 bis du code du travail ont été adoptés, ce qui suppose que ces derniers seront inscrits à l'ordre du jour de la session. Sur le plan international, le président de l'APN a réitéré le soutien de l'Algérie au combat du peuple palestinien opprimé à Ghaza et dans tous les territoires occupés ainsi qu'au droit au peuple sahraoui de s'autodéterminer en toute liberté et transparence, sans omettre de parler du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination se désolant au passage des allégations et des campagnes médiatiques « exercées à l'encontre de l'Algérie par le Maroc et qui ne profiteront en rien à ce dernier ». Pour lui, le Maroc est « un Etat voisin auquel nous sommes liés par une histoire commune et auquel l'Algérie souhaite la stabilité et la prospérité ».