Bons points que ceux délivrés hier à notre pays par la Banque mondiale. L'auguste institution financière relève, dans son tout dernier rapport sur les perspectives économiques mondiales de l'année en cours, rendu public hier, que notre pays fait partie du lot de pays ayant réussi à tirer leur épingle du jeu et s'épargnent ainsi les effets de la crise financière et économique qui ratisse large aux quatre coins de la planète. Le dit rapport prédit en effet une croissance de l'ordre de +2,2% en 2009 dans notre pays et +3,5% l'année prochaine alors que l'activité mondiale enregistre un net recul de -1,7%. Soit un taux de croissance légèrement supérieur à celui attendu au niveau des pays en voie de développement, et, sacrée performance, supérieur à celui de l'Afrique du Sud, de surcroît première puissance économique du continent où il est prédit des taux de croissance de 1% et +3,1% successivement pour 2009 et 2010. Et, conséquence directe de la baisse des recettes du pétrole et de sa production, le rapport souligne que le PIB des pays exportateurs de l'or noir devrait augmenter de juste 2,9% cette année contre 4,5% l'année dernière. Il progressera à un rythme beaucoup plus mou dans la région subsaharienne, à hauteur de 2,4%.Pour les pays en développement en général, la BM établit ses prévisions à 2,1% en 2009 (contre 5,8% en 2008). Les données actualisées du nouveau rapport signalent par ailleurs que l'activité mondiale devrait se contracter de -1,7% cette année, ce qui marquerait le premier déclin de la production mondiale depuis la Seconde Guerre mondiale. Le PIB continuerait de reculer de 3% dans les pays de l'OCDE et de 2% dans les autres pays à revenu élevé. La croissance redeviendrait légèrement positive en 2010, l'assainissement du secteur financier, la dévalorisation des actifs et les effets d'entraînement de la crise financière continuant de peser sur l'activité économique. La récession est surtout ressentie par les plus pauvres, plus exposés à des chocs soudains face auxquels ils sont vulnérables. Le bilan actualisé de la BM prévoit aussi que même si un rebond aussi faible soit-il devait se produire, l'activité restera atone et la situation économique marquée par le chômage et d'importants ajustements sectoriels au cours des deux prochaines années. Les échanges mondiaux de biens et de services devraient diminuer de 6,1% en 2009, un recul historique. Aussi ne prévoit-on pas un prix du baril du pétrole de moitié inférieur à celui de l'année dernière. Il en sera de même pour les produits non pétroliers dont les prix devraient être de 30% inférieurs à ceux de 2008. Les besoins de financement extérieur des pays en développement augmenteront pour atteindre probablement 1300 milliards de dollars en 2009, y compris les déficits courants et les remboursements au titre du principal de la dette privée exigible. Avec le reflux des capitaux extérieurs, les besoins de financement non couverts seraient de l'ordre de 270 à 700 milliards de dollars. Les déficits de financement les plus importants sont observés en Europe, en Asie centrale, en Amérique latine et en Afrique subsaharienne. Le PIB mondial devrait enregistrer une modeste progression de 2,3% en 2010, mais si une crise de la balance des paiements venait à se produire dans une région en développement, elle pourrait se révéler difficile à contenir et risquerait de compromettre le redressement de l'économie mondiale. La reprise des marchés du crédit pourrait par ailleurs tarder à se concrétiser si les problèmes du secteur financier persistaient, ce qui aurait pour effet d'allonger la période d'ajustement des capacités de l'économie réelle et de prolonger la récession mondiale. La région Europe et Asie centrale est la plus durement touchée par les récents événements. Le PIB régional devrait reculer de 2% en 2009, alors qu'il avait augmenté de 4,2% en 2008. Pour la région Amérique latine et Caraïbes, on anticipe également une contraction du PIB en 2009. Globalement, le PIB accuserait un repli de 0,6%, alors qu'il avait progressé de 4,3% en 2008.