La Ligue algérienne des droits de l'homme (LADDH) de la wilaya de Chlef est préoccupée par l'état de dégradation avancée dans lequel se trouvent les infrastructures de la santé publique, a indiqué hier Houari Kaddour, président de la LADDH de cette wilaya, dans un communiqué rendu public. «Les cinq hôpitaux de Chlef construits dans le cadre du programme d'urgence du séisme du 10 octobre 1980 en préfabriqué se trouvent dans un état de dégradation avancée», précise-t-on. Il s'agit des établissements publics hospitaliers (EPH) d'Ouled Mohamed, de Chorfa, de Chettia, de Sobha et de Ténès, a ajouté la même source. «Il en est de même pour les nombreuses polycliniques qui ont été conçues de la même manière à travers la région de Chlef», a souligné Kaddour, ajoutant que pour les constructions scolaires, le programme d'éradication se poursuit à un rythme accéléré (95%)». Toutefois, «le secteur de la santé garde toujours les séquelles de la catastrophe naturelle du 10 octobre 1980», a-t-il regretté. Après presque 34 ans, «les soins continuent toujours à être prodigués dans des établissements qui ne répondent plus aux exigences en matière de soins», explique-t-il. En effet, «malgré les opérations d'entretien et de maintenance, ces infrastructures ont atteint des dégradations avancées», a indiqué le président de la LADDH. Par ailleurs, «cette situation se répercute négativement sur la qualité des soins ainsi que sur la prise en charge effective des malades», notant que «les techniciens en exercice éprouvent beaucoup de difficultés pour mener à bien leur mission». Enfin, «la LADDH met en garde l'opinion publique contre les effets désastreux de cette situation sanitaire catastrophique sur l'image de la santé publique», conclut le communiqué. Il est à noter que le cri d'alarme de la LADDH de la wilaya de Chlef intervient deux jours après la déclaration du premier responsable du secteur relative à l'état des hôpitaux réalisés en préfabriqué. Dans son intervention jeudi, Abdelmalek Boudiaf, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, avait indiqué que «plusieurs hôpitaux réalisés en préfabriqué ne répondent plus aux exigences de l'heure». Le ministère a recensé «42 hôpitaux réalisés en préfabriqué durant les années 1980 et plusieurs de ces structures ne répondent plus aux exigences». Il a ajouté que son département «avait chargé un bureau d'expertise pour la réalisation d'une étude sur ces structures et élaborer une stratégie pour le classement de ces établissements en vue de leur restauration». Le ministre a rappelé que cette opération a déjà concerné 14 anciens centres hospitalo-universitaires.